Face à un chômage structurel en Afrique, les investissements ciblés s’imposent comme un levier clé pour dynamiser l’emploi des jeunes et renforcer la stabilité économique. En Tunisie, le secteur agricole bénéficie aujourd’hui d’un nouveau souffle grâce à une série de projets porteurs.
À fin mai 2025, 1189 opérations d’investissement dans l’agriculture ont été approuvées par les comités d’octroi des avantages, pour un montant total de 166,1 millions de dinars (56,6 millions de dollars). Selon le dernier bulletin statistique de l’Agence de promotion des investissements agricoles (APIA) publié le 17 juin, ces projets permettront de générer 1117 emplois permanents. Ces chiffres témoignent d’une forte mobilisation de capitaux dans un secteur vital pour l’économie rurale et la lutte contre le chômage.
Ces investissements visent principalement la modernisation des exploitations agricoles, le développement de cultures à haute valeur ajoutée ainsi que la transformation agroalimentaire. Ils s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à réduire la précarité, renforcer la sécurité alimentaire et stimuler une croissance inclusive. L’APIA souligne par ailleurs l’importance d’accompagner les promoteurs agricoles, souvent issus de la jeunesse locale, en leur offrant des formations et un appui technique.
D’après l’Institut national de la statistique (INS), le chômage des jeunes diplômés en Tunisie s’est accentué, atteignant 25 % au troisième trimestre 2024, contre 23 % au trimestre précédent. Face à ce défi, le secteur agricole, qui représente près de 10 % du PIB tunisien et emploie environ 15 % de la population active selon les données disponibles, constitue un levier majeur pour diversifier les emplois.
L’impact durable de ces investissements dépendra de la continuité des politiques publiques, de la qualité de l’accompagnement technique et de l’amélioration des infrastructures rurales. Le « Plan Maroc Vert », lancé en 2008, illustre parfaitement l’importance d’une approche intégrée alliant formation, financement et innovation pour créer des emplois durables. En dix ans, ce programme a permis la création de plus de 340 000 emplois directs, tout en modernisant le secteur agricole et en dynamisant les zones rurales.
Pour la Tunisie, renforcer les partenariats publics-privés et garantir l’accès des jeunes aux outils numériques et aux marchés sont également essentiels pour transformer ces investissements agricoles en opportunités d’emploi pérennes.





















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