Egypte : La situation commerciale s’améliore mais c’est sans compter le Covid-19
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Denys Bédarride
Aujourd'hui Dernière mise à jour le Mercredi 18 Juin 2025 à 08:00

Le Conseil des ministres égyptien a approuvé le 26 mars 2025 le projet de budget de l’État pour l’exercice 2025/26 (juillet à juin), qui sera prochainement soumis à la Chambre des représentants en vue de son adoption, prévue dans les prochaines semaines. Pour la première fois, ce budget s’inscrit dans un cadre pluriannuel couvrant les trois prochains exercices fiscaux.

Celui-ci traduit une inflexion budgétaire volontariste conformément aux engagements pris auprès du FMI dans le cadre de la facilité élargie de crédit. La croissance est anticipée à 4,5% – supérieure aux prévisions du FMI de 4,3% – pour un déficit budgétaire estimé à 7,3% du PIB, soit 1 500 Mds EGP (26,5 Mds EUR). L’État vise un excédent primaire de 795 Mds EGP (14 Mds EUR), soit 4% du PIB contre 3,5% en 2024/25, et entend réduire le ratio de dette publique brute de 88% à 82,9% du PIB. 

Les recettes publiques augmenteraient à 3 100 Mds EGP (55 Mds EUR, +18%), soit un niveau stable en valeur relative autour de 15% du PIB, tandis que les dépenses atteindraient 4 600 Mds EGP (82 Mds EUR, +19%), soit 22% du PIB. À l’échelle consolidée du gouvernement général (incluant l’État et les entités économiques publiques), les recettes atteindraient 7 200 Mds EGP (128 Mds EUR, +23%) pour des dépenses de 8 500 Mds EGP (151 Mds EUR, +20%), soit respectivement 34% et 40% du PIB – permettant de ramener le ratio de dette consolidée sous le seuil des 92% du PIB (contre 101,9% en 2024/25).

La stratégie fiscale repose sur l’élargissement de l’assiette et le renforcement de la crédibilité de l’administration dans la gestion de l’impôt, afin de restaurer la confiance après des contribuables. 

Déjà, en octobre 2024, un premier paquet de 20 mesures fiscales avait été présenté par le ministre des Finances. Il comprenait notamment un dispositif d’amnistie fiscale, le plafonnement des pénalités de retard à 100% de l’impôt initial, un régime unique pour les PME et une facilitation de résolution des litiges fiscaux accumulés (prolongement de la loi n°79/2016) qui aurait déjà permis de traiter près de 30 000 dossiers – générant 5,3 Mds EUR de recettes supplémentaires, un montant qui pourrait atteindre 14,1 Mds EUR d’ici fin juin 2025. Le gouvernement entend poursuivre cet objectif de hausse des recettes fiscales (2 600 Md EGP, soit 45,9 Mds EUR, 13% du PIB).

Le renforcement du volet social est au cœur des priorité de l’État afin de répondre à l’impact social des différentes crises économiques. 

Les dépenses sociales augmenteraient de 0,4% du PIB à 732,6 Mds EGP (13 Mds EUR, 16% des dépenses), conformément à l’objectif du FMI. Les subventions alimentaires progresseraient de 19% mais celles sur le carburant seraient réduites de moitié. Les transferts sociaux atteindraient 54 Mds EGP (955 M EUR), soutenus par la revalorisation des aides Takaful et Karama. Les dépenses de santé s’élèveraient à 53,2 Mds EGP (940 M EUR), auxquelles s’ajouteraient 15,1 Mds EGP (267 M EUR) consacrés aux traitements pris en charge par l’État pour les ménages à faibles revenus sans couverture. 

Enfin, 679 Mds EGP (12 Mds EUR) seraient consacrés à la revalorisation du salaire des agents publics prévue pour juillet 2025, comprenant la hausse du salaire minimum à 7 000 EGP (124 EUR), une allocation de vie courante, une prime uniforme et une majoration pour les bas salaires.

Le budget prévoit également une relance productive via le soutien aux secteurs clés. 

Le nouveau programme de subventions à l’export, récemment présenté, mobiliserait 45 Mds EGP (795 M EUR), dont 38 Mds EGP (671 M EUR) pour les secteurs prioritaires et 7 Mds EGP (124 M EUR) pour des besoins exceptionnels. Pour assurer le versement des subventions dans les temps, les autorités avaient décidé que les paiements dus à partir du 1er juillet 2024 seraient effectués sous 90 jours. 

En outre, la moitié des montants dus avant cette date sera versée en cash aux entreprises et l’autre moitié pourra être imputée sur les taxes, factures d’électricité et de gaz notamment. Plus largement, les financements en faveur des secteurs productifs tripleraient pour atteindre 78,1 Md EGP (1,4 Mds USD), dont notamment 8,4 Mds EGP pour le tourisme, 5 Mds EGP pour l’industrie, 3 à 5 Mds EGP pour les MPME et 5 Mds EGP pour la conversion des véhicules au gaz naturel.

Source Ambassade de France en Egypte 

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