L’Egypte s’est associée à IBM pour former 100 000 Égyptiens à l’intelligence artificielle d’ici cinq ans

Face à des défis structurels persistants et à une jeunesse en quête d’opportunités, l’intelligence artificielle apparaît comme un puissant levier de transformation pour les économies africaines. Accélération des services publics, agriculture de précision, éducation personnalisée, cybersécurité ou encore diagnostic médical automatisé, les applications de l’IA pourraient redessiner les modèles de développement du continent.

C’est dans cette dynamique que s’inscrit la nouvelle initiative du gouvernement égyptien. Le ministère des Communications et des Technologies de l’information s’est associé à IBM pour former 100 000 Égyptiens à l’intelligence artificielle d’ici cinq ans. Un partenariat stratégique, officialisé fin mai au Caire, qui s’insère dans la mise en œuvre du pilier « développement des talents » de la stratégie nationale d’IA 2025–2030.

La formation, gratuite, sera dispensée via la plateforme SkillsBuild d’IBM. Elle couvrira des domaines tels que l’IA, l’informatique quantique, la cybersécurité et la science des données. L’objectif est d’outiller les jeunes, les professionnels des TIC et les agents de l’administration aux compétences numériques avancées afin de renforcer la souveraineté technologique du pays. Le ministère des Communications et des Technologies de l’information soutiendra l’initiative en mobilisant ses infrastructures, en facilitant le recrutement des candidats et en intégrant IBM dans ses événements de transformation numérique.

Ce programme s’inscrit dans une volonté plus large du gouvernement égyptien de faire des technologies émergentes un vecteur de croissance économique. Le pays vise à porter la contribution des TIC à 7,7 % du PIB d’ici 2030, tout en formant 30 000 spécialistes de l’IA. La récente collaboration avec IBM s’inscrit dans la continuité d’un accord similaire signé avec Microsoft le mois dernier, également centré sur la formation de 100 000 Égyptiens dans l’IA.

Ces initiatives soulignent une prise de conscience stratégique dans un contexte de concurrence accrue entre puissances régionales. La maîtrise des technologies d’avenir est devenue un enjeu de souveraineté, de compétitivité économique et d’inclusion sociale. L’enjeu pour l’Égypte ne se limite donc pas à former des profils techniques, mais à créer un socle solide pour une économie numérique inclusive, capable d’exporter ses solutions et d’attirer les investissements internationaux.