En 2025, les transferts de fonds de la diaspora libanaise vers leur pays d’origine ont connu une nouvelle progression, atteignant près de 7,4 milliards de dollars, soit une hausse de 12 % par rapport à 2024. Cette dynamique confirme le rôle crucial des expatriés dans la résilience économique du Liban, alors que le pays traverse l’une des crises les plus sévères de son histoire contemporaine.
Un pilier de l’économie libanaise
Les transferts de fonds des Libanais résidant à l’étranger constituent désormais la première source de liquidité en devises du pays. En 2024, ils représentaient déjà près de 30 % du PIB nominal projeté, un chiffre exceptionnel à l’échelle mondiale. Avec la nouvelle hausse de 12 % en 2025, ces envois dépassent largement les autres sources de revenus étrangers, comme le tourisme ou les investissements directs étrangers, qui restent faibles dans le contexte actuel.
Ces fonds permettent à des centaines de milliers de familles de subvenir à leurs besoins de base, dans un contexte d’effondrement du pouvoir d’achat, d’hyperinflation et de fragilité du système bancaire. Ils jouent un rôle clé dans le financement de la santé, de l’éducation privée, des dépenses alimentaires et du logement, palliant l’absence de filet de sécurité national.
Géographie des transferts : un réseau mondial
Les transferts sont très concentrés dans les régions où la diaspora libanaise est historiquement implantée. Selon les dernières estimations, près de 40 % des fonds proviennent des pays du Golfe (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Koweït, Qatar), suivis par l’Amérique du Nord (États-Unis, Canada) avec environ 27 % des envois, puis l’Europe (France, Allemagne, Royaume-Uni) avec 13 %. Ce réseau mondial témoigne de la vitalité du lien entre la diaspora et le pays d’origine, malgré la distance et les difficultés de communication.
L’impact des transferts dépasse le simple soutien financier. Ils permettent aussi de maintenir le tissu social libanais, de soutenir les initiatives entrepreneuriales locales et de favoriser l’innovation dans un contexte de crise. Toutefois, la dépendance croissante vis-à-vis de ces flux pose la question de la durabilité du modèle économique libanais, alors que les réformes structurelles demeurent insuffisantes.
Perspectives et défis
Malgré leur importance, les transferts de la diaspora ne suffisent pas à compenser la profondeur de la crise libanaise. L’absence de réformes économiques, la dégradation de l’environnement des affaires et la faiblesse des institutions publiques continuent de freiner la relance du pays. Pourtant, la hausse récente des transferts montre la solidarité persistante des Libanais de l’étranger, qui restent un atout majeur pour le pays.
En conclusion, les transferts de la diaspora libanaise, qui ont atteint près de 7,4 milliards de dollars en 2025, illustrent la force du lien entre les expatriés et leur pays d’origine. Ils demeurent un pilier indéniable de la survie économique et sociale du Liban, tout en rappelant l’urgence de réformes structurelles pour assurer un avenir plus stable et prospère.





















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