solaire flottant
#Energie #EnergiesRenouvelables #Solaire #MAROC
Agence Ecofin
Aujourd'hui Dernière mise à jour le Samedi 6 Septembre 2025 à 06:55

Face à une sécheresse persistante, le Maroc teste le solaire flottant comme nouvelle voie pour concilier production d’électricité et préservation de ses ressources en eau.

Au nord du Maroc, le barrage d’Oued Rmel accueille la première centrale solaire flottante du Maroc. Avec une capacité prévue de 13 MW installée sur 400 plateformes supportant à terme près de 22 000 panneaux, le projet est entré en phase de tests fin aout 2025.

L’installation couvrira une dizaine d’hectares sur un plan d’eau de 123 hectares et vise à fournir de l’électricité verte au complexe portuaire de Tanger Med tout en limitant l’évaporation de l’eau dans un contexte de sécheresse historique. Les pertes quotidiennes d’eau au barrage d’Oued Rmel passent de 3000 m³ en période normale à près de 7000 m³ en été. La couverture solaire devrait permettre de réduire ce phénomène d’environ 30%.

Cette double fonction illustre tout l’intérêt de la technologie flottante. Elle ne mobilise pas de terres agricoles, bénéficie d’un rendement supérieur grâce au refroidissement naturel des modules par l’eau, et valorise des plans souvent sous-utilisés. Le Maroc s’inscrit par là dans une tendance déjà présente en Afrique.

Aux Seychelles où la ressource foncière est limitée, et sur des barrages comme celui de Kariba entre le Zimbabwe et la Zambie, le solaire flottant apparaît comme une solution adaptée aux contraintes locales. Dans ces cas, il s’agit à la fois de produire de l’électricité, de compléter l’hydroélectricité et de préserver les ressources en eau.

Le projet d’Oued Rmel met aussi en évidence un lien croissant entre l’eau et les énergies renouvelables. L’électricité issue du solaire et de l’éolien sert déjà à alimenter des unités de dessalement, tandis que les panneaux flottants contribuent à préserver les réserves hydriques. Les innovations énergétiques deviennent ainsi des outils de gestion dans un climat où les tensions sur l’eau s’accentuent.

À l’échelle mondiale, l’Afrique se distingue par un potentiel considérable. Le rapport « Solarize Africa Market Report 2023 » de l’Association allemande de l’industrie solaire estime que le continent dispose de plus de 100 000 km² de réservoirs artificiels adaptés. Exploiter seulement 1% de cette surface représenterait 100 GW de solaire flottant. Dans plusieurs pays comme le Zimbabwe, le Soudan et l’Éthiopie, ce potentiel dépasse même la demande nationale d’électricité.

La question reste de savoir si ces initiatives seront suivies d’autres projets capables de transformer les plans d’eau en alliés de la transition énergétique.

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