Les opérateurs télécoms algériens ont déjà commencé les préparatifs pour la 5G en modernisant leurs réseaux. En novembre 2022, Djezzy avait annoncé des essais de la technologie en partenariat avec Huawei, Nokia et ZTE.
Le président de l’Algérie, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, lundi 7 avril en Conseil des ministres, des études approfondies portant sur les aspects techniques, financiers et réglementaires de la 5G. Ces études visent à préparer le terrain pour un déploiement efficace et intégré de cette technologie mobile de dernière génération.
À terme, le gouvernement algérien ambitionne de garantir « des effets positifs sur le développement et l’accompagnement du système économique national, et offrir aux citoyens les meilleurs services technologiques ».
S’exprimant à l’issue de la conférence « Connected Algeria 2025 », organisée les 7 et 8 avril, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki (photo), a souligné que la 5G ouvrira de nouvelles perspectives en matière d’innovation et de créativité. Il a également précisé qu’elle contribuera au développement de secteurs stratégiques tels que la santé, l’éducation, le transport, l’énergie et l’industrie.
Cette démarche anticipative bénéficie du soutien de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA). Dans une étude publiée en 2020, l’organisation avait déjà souligné l’importance de la planification en amont pour préparer l’arrivée de la 5G dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, y compris l’Algérie. Elle recommandait notamment l’élaboration d’une feuille de route du spectre, définissant étape par étape le processus menant à l’attribution des licences.
« Il est important de prendre des décisions qui favorisent des déploiements efficaces de la 5G afin de prioriser la capacité, la couverture et l’accessibilité. Il est indéniable que des déploiements efficaces de la 5G ne sont possibles que si les opérateurs de téléphonie mobile ont accès en temps opportun à la bonne quantité de spectre, à prix abordable, et dans les bonnes conditions », explique la GSMA.
Cependant, l’Algérie pourrait envisager une alternative au modèle traditionnel adopté par de nombreux pays, qui attribuent directement des licences et des fréquences aux opérateurs. Le Ghana, par exemple, a mis en place une société d’infrastructure neutre et partagée, chargée de fournir la 5G en gros aux opérateurs télécoms et fournisseurs d’accès à Internet. Ces derniers se concentrent ensuite sur la distribution des services aux clients finaux.
Les autorités ghanéennes estiment que ce modèle permettrait d’accélérer le déploiement de la 5G sur l’ensemble du territoire, y compris dans les zones rurales souvent négligées. À l’inverse, dans plusieurs pays ayant opté pour une attribution directe des licences, le déploiement effectif a été marqué par des retards significatifs et s’est limité à quelques grandes villes.
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