Les relations économiques entre le Maroc et l’Espagne sont étroites, dynamiques et marquées par une forte interdépendance, en raison de leur proximité géographique, de leurs accords commerciaux et de leur partenariat stratégique. Mais quelles sont ces relations ? Sont-elles étroites ? Ce qu’il faut retenir.
1) Un Commerce avant tout bilatéral
Volume des échanges : L’Espagne est l’un des principaux partenaires commerciaux du Maroc. En 2023, les échanges commerciaux entre les deux pays ont dépassé 20 milliards d’euros, selon les données des douanes espagnoles et marocaines. L’Espagne est souvent le premier ou le deuxième partenaire commercial du Maroc, après la France.
Exportations marocaines vers l’Espagne : Le Maroc exporte principalement des produits agricoles (fruits, légumes, produits de la pêche), des textiles, des composants automobiles et des produits électroniques. Les exportations marocaines vers l’Espagne ont bénéficié de l’accord de libre-échange avec l’Union européenne.
Importations marocaines depuis l’Espagne : Le Maroc importe de l’Espagne des produits industriels (machines, équipements électriques), des produits pétroliers, des véhicules et des produits chimiques.
Balance commerciale : La balance commerciale penche légèrement en faveur de l’Espagne, mais le Maroc a réduit l’écart ces dernières années grâce à la diversification de ses exportations.
2) Les Investissements directs étrangers (IDE)
Investissements espagnols au Maroc : L’Espagne est l’un des plus grands investisseurs étrangers au Maroc, avec une présence marquée dans des secteurs comme les énergies renouvelables, l’automobile, la banque, les télécommunications et l’immobilier. Des entreprises espagnoles comme Inditex (Zara), Acciona, ou Banco Santander sont bien implantées.
Investissements marocains en Espagne : Bien que moins significatifs, des entreprises marocaines, notamment dans le secteur bancaire (comme Attijariwafa Bank) et l’agroalimentaire, commencent à investir en Espagne.
Projets conjoints : Les deux pays collaborent sur des projets d’infrastructures, notamment dans les énergies renouvelables (comme le parc éolien de Tanger ou les projets solaires).
3) Pour quels accords et cadres économiques ?
Accord d’association avec l’UE : Le Maroc bénéficie d’un accord d’association avec l’Union européenne (dont l’Espagne est membre), qui facilite le commerce en réduisant les barrières douanières.
Accord de pêche : L’accord de pêche Maroc-UE permet aux navires espagnols (notamment de Galice et d’Andalousie) d’accéder aux eaux marocaines, un secteur clé pour l’économie espagnole.
Zone de libre-échange : Les deux pays travaillent à approfondir leur intégration économique, notamment via des négociations pour un accord de libre-échange plus large.
4) La coopération sectorielle
Tourisme : L’Espagne est une destination majeure pour les touristes marocains, et le Maroc attire de nombreux touristes espagnols, renforçant les échanges économiques dans ce secteur.
Automobile et aéronautique : Le Maroc, avec des usines comme celles de Renault à Tanger, exporte des composants automobiles vers l’Espagne, qui est un hub européen pour ce secteur.
Énergie : Les deux pays explorent des projets d’interconnexion énergétique, notamment via des câbles sous-marins pour l’électricité verte.
5) Pour quels défis et opportunités ?
Défis : Les relations économiques peuvent être affectées par des tensions, notamment sur des questions comme l’immigration, les différends autour des produits agricoles (concurrence sur les marchés européens) ou des contentieux politiques (par exemple, les tensions autour du Sahara occidental).
Opportunités : La proximité géographique (14 km via le détroit de Gibraltar) et les infrastructures portuaires (Tanger Med, Algesiras) offrent un potentiel énorme pour le commerce et la logistique. De plus, le Maroc se positionne comme une porte d’entrée vers l’Afrique pour les entreprises espagnoles.
6) Les perspectives
Tanger Med : Le port de Tanger Med, l’un des plus grands d’Afrique, renforce les échanges avec les ports espagnols comme Algesiras et Barcelone, faisant du Maroc un hub logistique clé.
Transition énergétique : Les deux pays collaborent sur des projets liés à l’hydrogène vert et aux énergies renouvelables, avec un potentiel de croissance important.
Sommet bilatéral : Les réunions régulières, comme le Sommet hispano-marocain (le dernier en 2023 à Rabat), renforcent les engagements pour approfondir la coopération économique.
On le voit bien, les relations économiques entre le Maroc et l’Espagne sont robustes, soutenues par des échanges commerciaux intenses, des investissements croisés et des projets conjoints dans des secteurs stratégiques.
Malgré des défis occasionnels et des parfois des frictions politiques, la proximité géographique et les cadres de coopération offrent des opportunités significatives pour une intégration et une coopération économique encore plus poussée.
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