Inflation, baisse des réserves de devises étrangères, taux de chômage en hausse... de nombreux indicateurs économiques paraissent alarmants en Egypte. Les autorités, y compris l'armée, s'apprêtent à prendre des mesures draconiennes.
Dans un contexte de dévaluation galopante de la livre égyptienne, le fonds monétaire international (FMI) envisage d’accorder un prêt de 10.7 milliards d’euros sur trois ans à l’Egypte. « Il n’y a normalement plus d’obstacles à la présentation de ce plan au conseil d’administration du FMI » estime un diplomate proche du dossier.
Une garantie de financement internationale dans un climat morose
Des états comme la chine, l’Arabie Saoudite ainsi que des institutions financières internationales ont accordé des garanties de financement de la moitié du prêt du FMI à l’Egypte. C’est ainsi que l’accord d’obtention a été finalisé. En outre, plus de 600 millions d’euros sont promis par les pays du G7. La France y a contribué à hauteur de 150 millions d’euros.
L’Egypte a atteint son plus haut niveau d’inflation en août dernier avec 16.4%. Les réserves des devises étrangères ont fondu de 17 milliards de dollars (15.4 milliards d’euros) entre 2010 et 2016 atteignant 19.6 milliards (15 milliards d’euros) en septembre dernier dont 3 milliards (2.7 milliards d’euros) versés par la Banque Mondiale en août.
Le taux de chômage a quant à lui grimpé à 12.5%. Il est estimé que plus de 23 millions d’égyptiens seraient sous le seuil de la pauvreté selon le Programme des Nations Unies pour le développement.
Les difficultés économiques s’installent en Egypte
Les secteurs du tourisme, du pétrole et de l’investissement ont tous les trois été très touchés. Le tourisme a pour sa part été fortement impacté par suite au crash l’avion russe en octobre 2015. Les grandes ambitions économiques de la construction du « futur hub » économique sur le Canal de Suez n’a pas porté ses fruits à default d’attraction des investisseurs et les transferts de revenus étrangers, notamment ceux du Golfe sont affectés par la chute des cours de pétrole.
Cette crise économique touche tout le monde. La classe moyenne souffre de plusieurs obstacles infligés par l’écart important entre le taux de change officiel et celui sur le marché noir qui marque un écart de plus de 4 LE.
Une population égyptienne désemparée
Face à la dévaluation de la livre égyptienne, l’inflation galope, les subventions de l’Etat réduisent, les taxes sur la consommation augmentent et les pauvres sont encore plus pauvres. L’armée se prépare à distribuer des biens de première nécessité pour atténuer les effets néfastes de la dévaluation monétaire sur les pauvres et les petites classes moyennes « pas assez pauvres » pour bénéficier des aides au logement ou des produits subventionnés pour les plus démunis.
“Egypte, inflation record et une économie en faillite” reportage de la chaine de télévision Arte le 9 Octobre 2016.
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