Selon un rapport publié par le Département d'Etat américain, la valeur de la production de cannabis équivaut à 23% du PIB marocain. Le Royaume reste le premier producteur et exportateur mondial de cannabis selon cette étude.
Le Département d’Etat américain a publié le 3 mars son rapport annuel sur l’état mondial du traffic de drogue et de subtances illicites pour 2017. Selon le document, le Maroc se maintient comme premier producteur et exportateur mondial de cannabis. Entre 2015 et 2016, le pays a produit environ 700 tonnes de cannabis.
Un rapport inquiétant
Selon ce rapport « la production totale de cannabis au Maroc en 2015-2016 est estimée à 700 tonnes métriques, ce qui, potentiellement, équivaut à 23% du PIB marocain estimé à 100 milliards de dollars, une fois transformé en haschich ». D’après le Département d’Etat américain, le Maroc consolide sa place de premier producteur et exportateur mondial de cannabis.
Afin de lutter contre ses phénomènes, l’administration américaine chargée de la lutte contre la drogue (Drug Enforcement Administration/DEA) a ouvert en février dernier son premier bureau régional en Afrique, à Rabat. Cependant, le Maroc et les Etats Unis n’ont pas encore signé un accord bilatéral d’extradition.
Le transit de cocaïne
Par ailleurs, le rapport révèle que, bien que le cannabis reste la drogue la plus utilisée, d’autres substances se font une place de choix sur le marché. Selon le Département d’Etat, le Maroc serait devenu un important pays de transit de cocaïne.
Cette drogue provenant de l’Amérique du sud part en direction de l’Europe comme en attestent les deux saisies record qui ont eu lieu l’an passé à Oujda (250 kg) et à Dakhla (1230 kg). Depuis plusieurs années déjà, les trafiquants sud-américains utilisent le continent africain comme plateforme pour faire remonter la poudre blanche jusqu’en Europe.
Des « mules » en provenance d’Afrique de l’Ouest, qui transportent la drogue dans leur bagage ou leur estomac, sont régulièrement arrêtées à l’aéroport international de Casablanca.
Des chiffres contestés
Les chiffre ont été contestés par Chakib El Khayari, président de l’Association Rif des droits humains (ARDH). Selon lui, l’agence américaine mesure la production de cannabis des pays d’après leurs déclarations respectives.
Le président de l’ARDH remet en doute les données communiquées par le Maroc, car selon lui : “On ne peut pas déclarer la production réelle de haschich sur la base des saisies car beaucoup de quantités ne sont pas réquisitionnées. Ces calculs ne répondent à aucune logique. Ce sont des faux chiffres qui servent seulement à étayer des rapports. D’ailleurs, ce sont souvent les mêmes notes que l’on retrouve d’année en année“, affirme t-il.
Selon lui, la fréquence des saisies ne s’explique pas par la production de cannabis au Maroc, mais plutôt par le fait que le pays est une zone de transit stratégiquement située: « Ici, les saisies sont plus fréquentes car le Maroc est la porte d’entrée de la Méditerranée. La région méditerranéenne est une zone très stratégique car elle est bordée de pays conflictuels, comme l’Algérie, la Tunisie, la Libye… Les radars et les contrôles y sont donc beaucoup plus accrus qu’ailleurs .»
Pour en savoir plus sur l’économie marocaine, découvrez nos vidéos inédites :
Réagissez à cet article