Le cabinet du roi Mohammed VI a fait savoir qu’Abdelilah Benkirane va être remplacé en raison de son incapacité à former une majorité. Comment expliquer ce blocage ?
Revenant d’une tournée en Afrique, le roi Mohammed VI a cherché à faire sortir le Maroc de l’impasse politique qui dure depuis les législatives d’octobre dernier. « Pour dépasser la situation d’immobilisme actuelle, le roi a décidé de désigner une autre personnalité politique du PJD (NDLR : Parti de la justice et du développement – islamiste) en tant que nouveau chef du gouvernement, dans le délai le plus proche » explique un communiqué des autorités.
Le chef du Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste), dont la formation est arrivée en tête des dernières législatives, avait été reconduit dans ses fonctions de Premier ministre après le scrutin.
Benkirane visait à remettre en place la coalition sortant rassemblant quatre formations différentes allant des islamistes jusqu’aux libéraux en passant par les ex-communistes. Problème, l’ancien ministre de l’Agriculture et dirigeant du Rassemblant national des indépendants (RNI) Aziz Akhannouch a demandé l’entrée au gouvernement de deux autres partis alliés et la mise à l’écart du Parti de l’indépendance, un soutien du chef du gouvernement.
Akhannouch a su rassembler une alliance pour contrer Benkirane et devenir incontournable dans la politique locale et l’opposition aux islamistes. Dans cette situation, le Premier ministre sortant n’a pas pu constituer une majorité.
La direction du PJD a rendu public le 16 mars, après une réunion de 5 heures, un communiqué dans lequel il répond à la mise à l’écart de Benkirane par le roi Mohammed VI. D’après ce document, Benkirane “ne porte aucunement la responsabilité dans le retard entrepris dans la formation du gouvernement. La responsabilité incombe aux conditions successives imposées lors des différentes phases des négociations par certains partis politiques”.
Le 17 mars Saâd-Eddine El Othmani, membre de la direction et président du Conseil national du PJD a été reçu au Palais royal de Casablanca par le roi Mohammed VI qui l’a chargé de former un nouveau gouvernement.
A noter que c’est la première fois dans son histoire récente que le Maroc reste aussi longtemps sans gouvernement.
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