L’essence de contrebande en provenance de l’Algérie alimenterait près de 13% des véhicules en circulation au Maroc et en Tunisie selon un rapport international. Cette situation a un impact économique direct et peu de mesures semblent avoir été prise.
Des taxis neufs au Maroc
Ils seraient plus de 660 000 véhicules roulant au Maroc et en Tunisie avec de l’essence de contrebande en provenance de l’Algérie. Ce constat a été dressé par le think tank américain, The Atlantic Council. Cette structure a élaboré une étude générale sur le système de contrebande de produits pétroliers dans diverses régions du monde.
Selon l’auteur du rapport, le Dr Ian Ralby, ce phénomène n’est pas suffisamment combattu par les gouvernants des pays concernés et gagne en ampleur. « Le problème est resté invisible pendant de nombreuses années, les gens ne reconnaissant par le trafic d’hydrocarbures en aval comme un problème. C’est une affaire de plusieurs milliards de dollars qui touche de nombreuses personnes dans le monde », a-t-il affirmé à nos confrères du Guardian.
Une organisation structure au Maghreb
En Algérie et dans les deux pays voisins du Maghreb (Maroc et Tunisie), le rapport explique que les acteurs du trafic contrôlent un vaste et riche réseau de distribution. Cet ensemble leur permet de blanchir les revenus tirés en particulier du secteur de l’immobilier, autour des zones frontalières. D’après le rapport, ces produits pétroliers sont le plus souvent transportés par des ânes chargés de jerricans.
Dans le cas de la Tunisie, la contrebande représente un peu moins d’un tiers (environ 30%) de la consommation nationale, soit 3 millions de litres par jour. Mais le problème touche également la Libye, qui traverse une période de forts troubles politiques. D’après le document, pétrole libyen est aussi illégalement transporté vers les ports pétroliers de l’Union Européenne. Ainsi, seulement en 2012, l’UE aurait perdu 4 milliards d’euros à cause de ce commerce illicite.
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