L'Algérie remet en cause les avantages fiscaux du secteur de l'automobile
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Diane Janel
mardi 1 août 2017 Dernière mise à jour le Mardi 1 Août 2017 à 08:34

Le ministère de l’Industrie et des mines algérien souhaite revoir les avantages fiscaux accordés à l’industrie automobile. Selon lui, ce secteur représente une dépense trop importante, et ne répond pas aux objectifs fixés.

 

Le SKD/CKD est un régime préférentiel d’avantages fiscaux accordés au moment de l’importation d’un produit démonté et composé de sous-ensembles (SKD) ou d’un produit complètement démonté (CKD). Le secteur automobile profite de ce régime spécial en Algérie.

Seulement, les avantages fiscaux accordés dans le cadre du dispositif SKD/CKD, vont être revus à la baisse. En effet, depuis la mise en œuvre du dispositif durant l‘année 2000, des dysfonctionnements ont été notés, si l’on en croit le Ministre de l’Industrie et des Mines, Monsieur Mahdjoub Bedda.

Ce dernier a insisté sur le fait qu’il est « urgent de revoir en profondeur la politique des avantages fiscaux accordés dans le cadre du dispositif SKD/CKD, qui a non seulement diminué les recettes budgétaires de l’Etat mais aussi les réserves de change, sans atteindre les objectifs prévus ».

Les avantages du dispositif SKD/CKD

Initiallement, ce dispositif a été mis en place pour développer l’industrie dans diverses filières de production : électronique, électroménager et mécanique. Il a aussi été mis en place pour développer la sous-traitance nationale, encourager les opérateurs économiques à créer de l’emploi.

D’après une étude, en appliquant le dispositif SKD/CKD le manque à gagner pour le Trésor public aurait pu être de 16 milliards de dollars pour l’année 2016, et de 8 milliards de dollars rien que pour les cinq premiers mois de l’année 2017.

Seulement, des ingérences ont été constatées sur les droits de douane : beaucoup de produits importés dans le cadre du dispositif SKD sont taxés de la même manière qu’un produit fini. De plus, le dispositif SKD/CKD ne donne pas les effet escomptés en Algérie, même quand il est appliqué correctement.

Les résultats décevants de la filière automobile

Même si ce régime permet en théorie de réduire de manière drastique les importations, les filières concernées par le SKD/CKD  (automobile, électroménager…) font recours à la devise.

Ainsi, contrairement aux prévisions du gouvernement, les importations en termes de valeurs de kits d’assemblage et de montage étaient en constante augmentation durant ces trois dernières années : elles sont passées de 851 millions de dollars en 2014, à 1,42 milliard de dollars en 2015, puis à 2 milliards de dollars en 2016.

Les importations de collections SKD destinées à la filière de l’industrie mécanique, quant à elles, ( il s’agit des tracteurs, des bus, des véhicules de tourisme et des véhicules de transport de marchandises) ont atteint 81 millions de dollars en 2015, puis 473 millions de dollars en 2016.

Du côté des exportations, elles sont restées quasi-nulles, avec des montants ne dépassant pas les 45 000 dollars en 2014, 69 000 dollars en 2015 et 314 000 dollars en 2016. Pour les cinq premiers mois de 2017, ce montant est estimé à 147 000 dollars.

En matière de création d’emploi, la contribution la filière reste insuffisante: selon une étude, le manque à gagner au Trésor public pour 2016 équivaudrait à la création de 70.000 postes d’emploi, à raison d’environ 30.000 dollars par personnes.

 

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