Les effets de la libéralisation du secteur audiovisuel tardent à venir: depuis 2002, seulement une chaîne de TV a été créée. Les entrepreneurs se tournent vers des moyens alternatifs pour bâtir leur médias, tandis que le public continue de regarder les chaînes étrangères.
La Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca), qui avait été créée en 2002 afin de réguler le paysage audiovisuel marocain, a peu de marche de manoeuvre dans le pays. Très peu de chaînes sont créées, et face au manque de diversité du secteur audiovisuelle, les marocains ont tendance à se tourner versdes médias étrangers.
Une libéralisation qui tarde à venir
La libéralisation du secteur audiovisuel avait été annoncée en 2002, mais les effets tardent à venir. On remarque que, depuis 2005, seulement une chaîne a vu le jour: il s’agit de Medi1, qui est de régime mixte (mi-publique, mi-privée).
Pourtant, entre 2009 et le moi de mai 2017, deux vagues de licences ont été accordées pour le lancement de radios privées. Mais il n’y en a eu aucune pour la télévision: cette dernière demeure la propriété de l’État à travers la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT).
Face aux critiques soulevées contre elle, la Haca avance que la télévision privé pourrait désavantager le pôle public, mais le journal “Jeune Afrique” a recueilli des propos “Off” d’un fonctionnaire de la Haca qui expliquent :
« C’est un constat : 2M, la chaîne leader avec environ 30 % de parts d’audience, vit à environ à 80 % de la publicité. Mais il existe également une forme de frilosité politique de l’État. »
Les alternatives possibles
Beaucoup de jeunes entrepreneurs choisissent internet comme moyen alternatif de communication. Cela est notamment le cas pour comme c’est le cas pour Younes Boumehdi, le fondateur et PDG de Hit Radio, qui a lancer sur la toile en 2016 “Hit TV”. « Cela fait des années que nous envoyons des demandes à la Haca pour ouvrir des chaînes. Nous restons sans réponse. Alors on s’est lancés. », explique ce dernier.
« Le lancement de ces différents projets de télévision en ligne ou à l’étranger a un peu secoué la Hac” estime cependant un fonctionnaire de l’institution. “De manière inattendue, fin janvier 2017, elle a publié coup sur coup deux décisions ouvrant la voie aux dépôts de dossiers. “, poursuit-il.
Le public, quant à lui, se tourne volontier vers des médias étrangers, faute de trouver la diversité voulue dans les chaînes TV: « De réels manques perdurent. Les enfants marocains n’ont pas d’émissions de divertissement pensées pour eux. Ils doivent se tourner vers les offres européennes ou arabes. Le public a des attentes, et maintenant il faut y répondre. », remarque Boumehdi.
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