Le Maroc se dit prêt à adhérer à la future monnaie unique de la CEDEAO. Quels sont les avantages économiques et les enjeux de cette décision ?
Le Maroc est prêt à adopter la future monnaie unique de la CEDEAO
Après son grand retour au sein de l’Union Africaine en janvier 2017, le Maroc s’apprête à rejoindre la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le 4 juin dernier, à Monrovia, la CEDEAO a donné un accord de principe à la requête du Royaume qui souhaite intégrer l’organisation.
Cette adhésion qui devrait prendre effet le 16 décembre 2017 à Lomé permettra au Maroc de rejoindre un marché communautaire de quelque 340 millions habitants avec un PIB global estimé à 700 milliards de dollars. Considérée comme l’une des vingt premières puissances mondiales, l’organisation intergouvernementale nourrit l’ambition d’une monnaie unique à l’horizon 2020. Les détails…
Quelles opportunités pour le Maroc ?
L’adhésion du Maroc à la future monnaie de la CEDEAO mettra fin à l’emblématique dirham marocain. Cette adhésion pourrait présenter de véritables opportunités pour le Royaume chérifien qui souhaite peser dans la balance des échanges commerciaux de la CEDEAO.
Il faut dire que les grandes entreprises marocaines sont d’ores et déjà implantées en Afrique de l’Ouest. C’est notamment le cas du Groupe financier Attijariwafa Bank, présent dans la plupart des pays de l’organisation, mais aussi de BMCE, propriétaire du groupe Bank Of Africa.
D’autres entreprises marocaines, notamment dans le secteur de la santé ou de l’industrie agroalimentaire sont également présentes dans la zone CEDEAO.
Un projet encore loin d’être concrétisé
Selon les prévisions des Etats membres de la CEDEAO, le projet de l’instauration de la monnaie unique et l’établissement d’une banque centrale ouest-africaine sera effectif d’ici une dizaine d’années. Ce projet a été approuvé et adopté en mai 2009 à l’issue de la 24e réunion du Conseil de Convergence des ministres et gouverneurs de la zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest ZMAO et l’Union monétaire ouest-africaine UEMOA.
Repoussé à plusieurs reprises, le projet souffre de la non-convergence des économies des Etats membres de la CEDEAO selon Marcel De Souza, président de l’organisation intergouvernementale. En effet, pour maximiser les chances d’aboutissement de ce projet ambitieux, les Etats membres de la CEDEAO ont créé en 1999 six nouveaux critères de convergence macroéconomique, dont la réduction du déficit budgétaire et la maitrise du taux d’inflation.
Ces deux critères ont montré des insuffisances importantes vu que la plupart des pays sont confrontés à des états de crise qui nécessitent de renforcer les dépenses budgétaires visant à stabiliser la situation sécuritaire.
Une fois mise en place, la monnaie unique devrait consolider l’économie commune et surtout faciliter les échanges commerciaux. Notons que la Tunisie, la Mauritanie et le Tchad souhaitent également adhérer cette organisation sous-régionale.
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