Pour catalyser son secteur touristique qui ne décolle décidément pas, l’Algérie compte sur son désert et son circuit d’oasis pour doper les arrivées. Explications…
Les circuits des oasis au secours du tourisme algérien
Multiplier par cinq la fréquentation touristique annuelle du pays à l’horizon 2030. C’est l’objectif très ambitieux qu’a affiché la délégation algérienne à la 39e édition du salon IFTM-Top Resa qui s’est tenue à Paris du 26 au 29 septembre derniers. Et face à la concurrence féroce du Maroc et de la Tunisie qui se positionnent sur le tourisme balnéaire, l’Algérie compte capitaliser sur son grand désert…
Assiettes foncières et rénovation des hôtels publics
On s’en faisait l’écho il y a tout juste un an : le tourisme algérien ne décolle décidément pas. Pour le pays, c’est un manque à gagner qui se voit exacerbé par la crise des devises. Pour beaucoup, le secteur ne s’est jamais remis de l’effondrement provoqué par la décennie noire qui a clos le 20e siècle. Pour relancer les arrivées, les autorités ont procédé à un allègement des formalités pour encourager les investissements privés. « Avoir un terrain pour réaliser un projet, c’était la croix et la bannière », explique Rachid Cheloufi, directeur de l’Office national du tourisme.
Des mesures incitatives d’ordre fiscal et parafiscal ont été prises pour favoriser la concrétisation des projets visant à étoffer l’infrastructure touristique locale. Les porteurs de projets bénéficieront notamment d’assiettes foncières avantageuses. Le parc hôtelier est également en rénovation. « 70% des établissements hôteliers publics ont été rénovés, le reste est en chantier », se réjouit Abdelkader Lamri, PDG de la chaîne d’hôtels El Aurassi.
La différenciation par le désert
Avec un peu plus de 2,5 millions de touriste chaque année, l’Algérie se positionne dans le ventre mou du continent, loin derrière la Tunisie et l’Egypte qui reprennent des couleurs après les troubles sécuritaires, et derrière le Maroc dont les arrivées se stabilisent autour de 10 millions chaque année. Pour contrer la morosité du secteur, le pays compte faire valoir son grand désert et son circuit d’oasis qui a fait les beaux jours du tourisme dans les années 1980.
Pragmatique, M. Lamri reconnaît que son pays a perdu beaucoup de terrain au niveau du tourisme balnéaire. Le curseur sera donc repositionné sur le « pays moyen ». « Nous avons un immense territoire au sud […] où il y a de très beaux hôtels qui ont été rénovés, où beaucoup de privés sont en train de construire de très jolis établissements ; nous sommes en train de reconstituer le circuit des oasis qui connaissait un succès important par le passé », explique Abdelkader Lamri.
En plus de booster la notoriété de la destination Algérie, les efforts des professionnels du secteur visent également à capter les touristes algériens qui sont de plus en plus nombreux à passer leurs vacances en Tunisie.
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