Sur fond de gronde sociale, avaient lieu jeudi 23 novembre les élections locales municipales et départementales 2017, en Algérie. Un scrutin décisif, avant celui crucial des présidentielles de 2019.
Près de 22 millions d’algériennes et d’algériens étaient appelés à voter le jeudi 23 novembre 2017, pour élire leurs futurs présidents d’Assemblées Populaires Communales (APC) et Assemblées Populaires des Wilayas (Départements) (APW).
Pour les algériens, voter est une affaire qui ne pèse pas un grain !
Coutumiers du fait, les algériens regardent les différents scrutins électoraux chez eux avec les lunettes blanches du bulletin nul et de l’abstention. Véritable fléau national, le manquement au « devoir national » est devenu une évidence pour ce peuple. Son argument ultime : rien ne changera, c’est la démagogie qui l’emportera !
En effet, selon Algérie Presse Service (APS), l’agence de presse locale, le taux de participation général atteignait, à dix sept heures, les 34,46 % pour les APC et 33,26 % pour les APW. Au delà de ces chiffres, c’est encore une fois la question de la légitimité des résultats qui se pose au gouvernement.
On reprend les mêmes et on recommence ?
Une fois de plus, c’est les deux partis au pouvoir qui sont donnés gagnants, à savoir : le Front de Libération Nationale (FLN) et le Rassemblement National Démocratique (RND). Nonobstant quelques cas d’exception dans des régions réputées pour être aux antipodes des idées politiques défendues par la coalition des partis qui sont au pouvoir, comme en Kabylie, les deux mastodontes politiques du pays sont en tête, dans l’écrasante majorité des départements et communes, selon le site algérien (ennaharonline).
D’un scrutin à l’autre, le gouffre qui sépare le peuple de l’appareil politique en Algérie ne cesse de se creuser. Ne trouvant pas écho à leurs revendications sociales, les algériens ne croient plus au changement et rompent avec leurs élus. Et pour cause, au niveau local, les problèmes rencontrés au quotidien par les habitants des nombreuses villes algériennes s’accumulent.
La baisse des dotations de l’état ; le faible niveau de recouvrement des impôts locaux ainsi que le manque d’infrastructures minent le terrain du développement local et notamment dans les zones rurales. Ils sont autant de freins aux rayonnements économique et social des collectivités locales et territoriales.
D’autre part, l’absence de décentralisation politique joue le rôle d’inquisiteur, empêchant les élus locaux d’avoir une vision à long terme relative aux stratégies qu’ils veulent mettre en place. Néanmoins, élire son futur maire ou conseiller départemental est un acte qui devrait être tout sauf anodin.
En Algérie comme ailleurs, ce sont les élus locaux qui doivent porter les préoccupations des villes et des départements à bas le corps. Car face la rigidité du système politique algérien, la perspective de pouvoir faire bouger les choses en partant du bas de l’échelle demeure le meilleur moyen d’améliorer le quotidien des citoyens algériens.
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En attendant, et en amont du rendez vous décisif des élections présidentielles de 2019, c’est aussi à eux de prendre leurs responsabilités et de se retrousser les manches afin qu’à leur niveau, ils puissent apporter des réponses susceptibles de rendre foi en la politique dans le pays du Sahara.
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