Dans un rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur la région Moyen-Orient et Asie Centrale, l'institution internationale souligne que la masse salariale est proche de 14,4% du PIB en Tunisie.
Le rapport du FMI souligne que cette hausse a des impacts sur le secteur privé
Le gouvernement tunisien déjà confronté à la contestation sociale va devoir affronter un autre problème. En effet dans une récente note, le FMI note que le pays a connu “une hausse des recrutements, et des rémunérations excessivement élevées” avant d’ajouter que “cela a été suivi par un repli de 10% de la productivité du secteur entre 2010 et 2015″.
Selon ce rapport, la hausse de la masse salariale constitue depuis 2011 la principale cause de la crise des finances publiques. A noter que la masse salariale était de 10% du PIB en 2010, aujourd’hui elle culmine à 14,4% du PIB, soit la moitié du total des dépenses publiques, ou les deux tiers des revenus fiscaux de l’État.
La hausse s’explique principalement selon le rapport par “les recrutements massifs effectués au cours des dernières années ” , en effet le nombre de fonctionnaires est passé de 430 000 en 2011 à 590 000 en 2014. Un chiffre qui place la masse salariale en pourcentage du PIB “ parmi les plus élevées du monde “. Cette hausse des recrutements dans la fonction publique intervenue après la révolution de 2011, et la hausse des salaires négociés avec les syndicats pour la période 2015-2018 pèsent drastiquement sur la masse salariale.
L’organisation internationale préconise une réorientation des ressources de l’État “ aux investissements prioritaires ” avec pour objectif la création d’emplois dans le secteur privé.
Un dossier épineux pour le gouvernement déjà confronté à la colère de la population contre la loi de Finance. L’an dernier une tentative d’incitation au départ à la retraite volontaire s’était soldée par un échec.
Avec un nombre de fonctionnaires avoisinant les 650.000 aujourd’hui et une prévision de croissance de 2,7% en 2018, les leviers de création d’emplois sont peu nombreux, et l’objectif de 12% de masse salariale du PIB à l’horizon 2020 semble intenable.
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