Méditerranée : Un défi commercial et institutionnel ?
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Sami Bouzid
vendredi 19 janvier 2018 Dernière mise à jour le Vendredi 19 Janvier 2018 à 15:50

A l'époque gréco-romaine la mer Méditerranée était le cœur de l'économie mondiale, les échanges entre les pays étaient nombreux et touchaient tous les domaines, mais depuis les temps ont changé, et une zone méditerranéenne forte peine à se créer, d'autant que la multiplication des institutions semble la ralentir plutôt que la promouvoir.

 

La mer Méditerannée s’étend sur 2,5 millions de kilomètres carrés

En 1995 lors de la conférence de Barcelone le constat était clair “ les hommes et les femmes méditerranéennes sont unis par un lien profond. Ce lien est celui de la dépendance commune à la nature, d’une interprétation voisine de la rencontre de l’eau, de la terre et du soleil “.

Pourtant depuis, 23 années se sont écoulés et la relation entre les pays méditerranéens peine à trouver une stabilité, et un cadre institutionnel préférentiel.

En 2008, une nouvelle conférence à Paris voit la création de l’Union Pour la Méditerranée, une organisation non gouvernementale regroupant 43 pays membres. Pourtant en regardant de prés n’importe quelle carte du globe , on constate que les pays riverains de la méditerranée ne sont que 23, il apparaît donc légitime de se demander ce que font des pays comme le Danemark ou la Lettonie , pour ne citer qu’eux , dans cette union ?

Des divergences de points de vue entre pays

Le processus de création d’une union a dans un premier temps omis les institutions déjà existantes. Or il était évident que les puissances européennes du Nord du continent voyaient d’un œil méfiant le développement de cette union, préférant davantage d’implication dans l’action commune de l’UE.

L’Allemagne et les pays du Nord du continent ont alors demander à intégrer une union qui n’était pas conçu pour eux, ces derniers arguant ” qu’une implication financière de l’union ne pouvait se faire sans la présence des 27 pays membres “. Si cette vision européenne est aisément compréhensible depuis le traité de Maastricht, proclamant en effet que l’UE au-delà de son union économique était devenu une entité politique, elle n’en reste pas moins une entrave essentielle à l’avancée d’une solide union Méditerranéenne.

Et pour cause , on peut citer le scepticisme des pays de l’Est européen par exemple, ces derniers étant naturellement plus intéressés par leur propre rattrapage économique sont peu enclin à voir des fonds financer celui des pays du Sud. On peut citer l’exemple de la Pologne qui peu après le lancement de l’UPM a tenté de lancer un autre axe en promouvant une union avec les pays de l’ex-bloc soviétique.

Mais au-delà des nombreuses divergences politiques, une zone de coopération méditerranéenne nécessite des fonds pour un rattrapage économique, car les échanges entre les pays restent faibles et inégalitaires.

Des échanges commerciaux faibles

Les échanges restent encore très limités, non seulement en excluant certains domaines comme l’Agriculture, mais en plus avec un cadre institutionnel encore trop rigide et flou pour construire un accord de libre-échange. 

En 2017 les échanges commerciaux entre l’Union européenne et les pays de la Méditerranée sont encore faibles et ne représentent que 8,6% du total des échanges. Un chiffre dérisoire quand on sait que l’UE est la première puissance commerciale du monde. D’autant que les échanges sont largement en faveur des pays du Nord, dans un rapport de la commission européenne on remarque nettement l’écart dans la balance commerciale, et pire encore on constate son accroissement depuis quelques années. (voir tableau ci dessous )

Source: commission européenne

Et si la protection de l’environnement était la clé ?

S’il est clair que les situations politiques, et les institutions nombreuses freinent parfois le projet méditerranéen, un facteur d’union pourrait accélérer le processus.

En effet les ONG sont nombreuses à alerter sur l’état de la mer Méditerranée, le trafic maritime, et la pêche industrielle risquent de transformer petit à petit la ” mare medi terra ” de son nom latin en mer morte d’où l’urgence d’un projet méditerranéen commun.

 Retrouvez nos vidéos en direct des échanges Méditerranéens :

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