L’ancien président français a appelé à l’édification d’un marché commun entre l’Algérie et le Maroc, afin de faciliter la circulation des biens et des personnes.
Nicolas sarkozy, à gauche, en compagnie d’Abdelaziz Bouteflika.
Quelle mouche a donc piqué Nicolas Sarkozy ? Lors de son dernier voyage officiel en Suisse où il était attendu pour participer au travaux du 4ème forum de Crans Montana, l’ancien président français a évoqué l’épineuse question de relations algéro-marocaines. En effet, l’ex locataire de l’Elysée (2007-2012) s’est dit en faveur de la mise en place d’une vraie politique commune entre ces deux pays voisins. A priori, rien d’exceptionnel si l’on s’attarde sur les penchants libéraux du candidat aux dernières élections présidentielles de 2017, en France.
Mieux encore, l’on aurait plutôt tendance à être d’accord avec lui. Car suite à un énième quiproquo diplomatique, les frères du Maghreb ont décidé, en 1994, de fermer leurs frontières terrestres. Une décision qui depuis, leur porte plus ou moins préjudice, notamment sur le plan économique.
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy estime que l’Algérie serait en grande partie responsable de la détérioration du climat des affaires avec le Maroc. Fidèle à ses déclarations pour le moins virulentes à l’encontre d’Alger, il lâche : ” je connais les efforts de mes amis marocains, mais on est tous trop petits pour s’en sortir tous seuls, on doit travailler ensemble.” Etant à l’origine de la création de le l’Union pour la Méditerranée (UpM), l’ancien patron de la droite française n’a décidément pas perdu sa passion pour les affaires du bassin méditerranéen.
Mais en affichant publiquement son tropisme marocain concernant l’affaire des frontières, il semble davantage préoccupé par la posture politique que par l’ouverture d’un dialogue constructif entre les deux protagonistes maghébins, sur la base d’une médiation internationale.
Sur un plan plus pragmatique, force est de constater que la situation de bloquage dans lequel patauge le dossier des frontières algéro-marocaines depuis quelques années, a de graves conséquences géopolitiques sur toute la région du Maghreb, car elle nuit fortement aux ambitions d’intégration économique. Menacé par l’émergence imminente des pays de l’Afrique centrale et méridionale (notamment via les marchés communs COMESA et CEDEAO) elle risque de payer le prix fort d’une compromission permanente et définitive du projet de l’Union Maghrébine.
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