Le Liban et l'ONU : dialogue difficile autour de la question des réfugiés syriens
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Rédaction Ecomnews Med
jeudi 28 juin 2018 Dernière mise à jour le Jeudi 28 Juin 2018 à 10:26

Philippe Lazzarini, coordonnateur des Nations unies, a récemment publié une tribune pour rappeler la responsabilité collective de la communauté internationale autour du Liban.

Politiquement, l’espoir de voir enfin émerger une stabilité politique au Liban est permis. La question des réfugiés syriens au Liban continue toutefois d’empêcher toute projection à court et moyen-terme pour le gouvernement Hariri. L’ONU semble déterminée à épauler le gouvernement pour mener de front la gestion de la morosité économique, des défis sécuritaires et de la crise humanitaire des réfugiés. Si l’objectif est commun, les approches divergent, parfois radicalement.

Déclarations et contre-déclarations

Le 8 juin dernier, le Ministre des Affaires Etrangères, Gebran Bassil, avait jeté un pavé dans la mare en gelant les demandes de permis de séjour des employés du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), avançant des divergences inconciliables. Le ton avait même monté entre les deux parties, avec des membres du gouvernement qui ont soupçonné l’ONU d’instaurer un climat de peur pour freiner le retour en Syrie de milliers de réfugiés et d’envisager une large campagne de naturalisation.

Dans une volonté d’apaisement, le premier ministre désigné, Saad Hariri, a indirectement désavoué cette posture indiquant par le biais de son conseiller que la décision du ministère des AE était « unilatérale » et qu’elle ne représentait pas « la position du gouvernement libanais, ni celle de son chef ». Andrej Mahecic, porte parole du HCR, espère que la décision du ministère des Affaires étrangères « sera renversée dans délai ».

Un objectif commun mais semé d’incompréhensions

Cet épisode n’a pas empêché la poursuite du dialogue entre les deux parties. Le Ministère des Affaires étrangères a en effet reçu Mireille Girard, représentante du HCR au Liban, pour mettre en place un plan d’action pour le retour des réfugiés syriens.

En effet, si le gouvernement libanais estime que la stabilité enregistrée dans plusieurs régions de Syrie « permet le retour en toute sécurité et dignité des réfugiés », la communauté internationale reste dubitative sur cette solution qu’elle juge prématurée. Mireille Girard a rappelé à l’occasion de cet entretien que les parties œuvraient dans le même objectif, mais avec des approches qui restent, pour l’heure, différentes. Elle a reconnu le « grand stress » lié à ce sujet sensible, précisant que les Libanais « commencent à ressentir lourdement le poids de la crise syrienne qui perdure depuis 8 ans ».

Faisant écho aux déclarations antérieures du ministre des Affaires étrangères, elle a expliqué que les questions posées aux réfugiés n’avaient pas pour objectif de les dissuader d’un éventuel retour, mais de s’assurer de leur conscience des réalités, notamment au niveau des formalités et autres démarches administratives.

Pour en savoir plus, découvrez nos vidéos sur l’actualité économique du Liban :

 

 

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