Égypte : L’économie va mieux… mais à quel prix ?
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Nour Ben Omar
jeudi 5 juillet 2018 Dernière mise à jour le Jeudi 5 Juillet 2018 à 13:45

Le chef de l’État égyptien a prononcé un discours le 30 juin 2018, commémorant le 5ème anniversaire de la destitution de Mohamed Morsi. L’occasion pour Abdel Fattah al-Sissi de dresser un bilan sur la conjoncture économique du pays.

Le chef de l’Etat égyptien, Abdel Fattah al-Sissi

Ça va mieux ! Selon le président égyptien, la croissance économique serait passée de 2 à 5.4% entre 2013 et 2018. Une tendance qui pourrait se poursuivre à en croire ce dernier, « la croissance pourrait avoisiner les 7% d’ici quelques années ». Les réserves de change du pays représenteraient aujourd’hui environ 38 milliards d’euros. Également, le secteur du tourisme, essentiel pour l’Égypte progresse, et les investissements ont augmenté de 20,8% en janvier 2018, selon les chiffres du ministère égyptien de l’investissement et de la coopération internationale

Lors de la chute de Mohamed Morsi, le 3 juillet 2013, l’économie du pays n’est pas au beau fixe, avec une croissance avoisinant les 2% par an, un taux de chômage proche de 13%, une inflation préoccupante ainsi que des réserves de changes qui ne dépassent pas 14 milliards d’euros, indique France 24.

Abdel Fattah El sisi et Mohamed Morsi

Abdel Fattah El sisi et Mohamed Morsi

Suite à l’élection du président Abdel Fattah al-Sissi, le pays reçoit des aides financières en provenance du Koweit, de l’Arabie Saoudite et des Émirats arabes unis. Également, le Fonds monétaire international (FMI) a accordé à l’Égypte un prêt de 10 milliards d’euros, en 2016. Rappelons toutefois que pour obtenir ce prêt, le gouvernement doit se conformer à certaines conditions, à travers la mise en place de réformes drastiques pour réduire l’inflation et le déficit budgétaire, et garantir une économie pérenne et en croissance.

La rigidité des mesures avait alors entraîné un mécontentement au sein de la population, suite à la réduction des subventions pour le carburant et l’électricité, et l’augmentation de la facture de l’eau (+45%) et du métro (+300%). Dans son allocution à la télévision le 30 juin, le chef de l’État égyptien souligne que l’absence de mesures pourraient engendrer des effets plus préoccupants sur le pays.

Concernant les droits de l’homme… ça va mal. Si les efforts entrepris par l’Égypte semblent porter leur fruit au sur le plan économique, la question autour droits de l’homme semble ne pas être une priorité. Les ONG internationales, telles que Amnesty International et Human Rights Watch dénoncent des arrestations arbitraires : près de 60 000 personnes ont été arrêtées ou inculpées en 5 ans, entraînant la construction d’environ 20 prisons.

« Le gouvernement al-Sisi est responsable de la pire situation des droits de humains depuis des décennies en Egypte. » affirme Bénédicte Jeannerod, Présidente de l’ONG Human Rights Watch France.

Retrouvez toutes nos vidéos sur les tendances économiques de l’Egypte :

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