À quelques encablures des élections présidentielles de 2019, le Front de Libération National (FLN) a réitéré sa volonté de voir l’actuel président de la République, Abdelaziz Bouteflika, briguer un cinquième mandat. Après avoir décortiqué le bilan économique du candidat a sa propre succession, Ecomnews Med revient sur le bilan social des deux décennies du Président Bouteflika.
Sauf revirement de situation, Abdelaziz Bouteflika est parti pour rester à la tête du pays pour le prochain mandat présidentiel, et ce malgré des bilans globaux peu flatteurs. Sur le plan social notamment, en dehors de la concorde civile et de la réconciliation nationale, les observateurs qualifient le bilan social de Bouteflika de désastreux, notamment au vu du taux de chômage dans le pays.
Selon les chiffres avancés par l’Office National des Statistiques (ONS), ce taux est passé de 10,5% en décembre 2016 à 12,3% (avril 2017), soit une augmentation de près de 2% en une année à peu près. Parmi les chômeurs, plus de 60% cherchent un emploi depuis plus d’une année et 48% sont diplômés, selon des chiffres fournis par huffpostmaghreb.com. Et pour cause, une situation économique relativement critique à cause de la chute du prix du baril de pétrole. Sachant que l’économie nationale dépend grandement des recettes des hydrocarbures, le budget de l’Etat en a lourdement fait les frais. Plusieurs projets de développement économique et social, ont ainsi été reportés, voire annulés.
Reforme de la retraite et grognes populaires
Après la baisse des revenus pétroliers de 2016, le gouvernement a annoncé la mise en place d’une nouvelle loi pour organiser la politique des retraites. Le pays comptait alors près de 40 millions d’habitants avec 2,7 millions de retraités. Cette nouvelle loi trace donc de façon rigoureuse les conditions pour accéder à la retraite en fonction du nombre d’années travaillé, de la nature du travail, du sexe et de l’âge du salarié pour une couverture financière plus efficiente et plus optimisée.
Aussi, le régime en place a été pendant ces quatre mandats dans une dynamique d’achat de clientèle social en essayant d’augmenter les salaires de certains fonctionnaires et en mettant en place une politique de dette accessible aux jeunes, pour atténuer les grognes populaires.
Cependant, malgré les efforts consentis pendant les deux décennies, le bilan social de l’Algérie reste assez paradoxal, avec une politique ayant privilégié le court terme, d’où les nombreux soucis socio-économiques qui ont découlé de la chute du prix du baril pendant le dernier quinquennat.
Cela dit, cinquième mandat ou pas, l’Algérie a besoin d’une reforme profonde pour donner à l’économie un nouveau souffle et remettre le social au cœur des préoccupations de l’Etat à travers des projets viables.
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