L’espoir de voir des élections organisées en Libye le 10 décembre prochain semble s’être évanoui. Dans une déclaration accordée le 29 septembre au sein des locaux ultra-sécurisés de la Mission de l’ONU en Libye (Manul), à Tripoli, Ghassan Salamé, l’émissaire de l’ONU en Libye, a évoqué plusieurs obstacles, dont des problèmes d’ordre logistique et des rivalités entre des milices armées.
Les violences entre les différentes milices libyennes ont sérieusement compromis le calendrier électoral, mais ce n’est pas la seule cause évoquée, puisque le retard accusé dans l’adoption de lois électorales a compliqué davantage la situation.
En effet, l’accord de Paris prévoyait la préparation d’une « base constitutionnelle » avant le 16 septembre, mais cette deadline n’a pas été respectée par le Parlement qui devait notamment adopter une loi référendaire sur un projet de constitution.
Certes, cette dernière a été votée en fin de compte, après plusieurs reports, ce qui permettra en théorie la tenue du référendum avant la fin de l’année, mais les élections ne pourraient avoir lieu que d’ici « trois à quatre mois », si d’ici là la situation sécuritaire se serait améliorée, explique Ghassan Salamé. Et d’expliquer que les Libyens ont « encore besoin d’une loi électorale parlementaire et d’une autre pour la présidentielle ».
Salamé « surpris par la créativité des Libyens à trouver des obstacles »
L’émissaire libanais a également évoqué des problèmes d’ordre logistique suite à une attaque terroriste en mai dernier qui a ciblé le siège de la Commission électorale à Tripoli, causant de gros dommages matériels. Cette attaque qui porte l’empreinte de Daesh a « retardé énormément le travail de la Commission » qui se voit obligée de déménager dans de nouveaux locaux.
Une nouvelle campagne d’inscriptions d’électeurs devrait ainsi être lancée dans « les prochaines semaines ». Enfin, l’émissaire onusien s’est dit « surpris par la créativité des Libyens à trouver des obstacles. Ils trouvent des moyens assez inattendus pour faire durer le statu quo ».
Pour rappel, les quatre principaux protagonistes du conflit libyen s‘étaient engagés à organiser des élections générales le 10 décembre lors d’une réunion organisée fin mai à Paris par le président Emmanuel Macron.
Le scrutin a pour objectif de mettre un terme à une longue et violente période de transition dans ce riche pays pétrolier qui sombre dans le chaos et la violence depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi.
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