Mêmes les industriels les plus optimistes n’auraient pas prédit un avenir aussi radieux pour la filière du ciment. Le pays est en effet en passe de devenir l’un des plus grands exportateurs africains de ce liant hydraulique. Ainsi, le ministre de l’Intérieur des Collectivités locales et de l’Aménagement, Noureddine Bedoui, ne cache pas les ambitions de son pays : « Il est temps de se tourner vers l’exportation du ciment et essayer de créer une place de choix à travers les marchés du monde ».
Les principales cimenteries algériennes ont enregistré un excédent de production estimé à 10 millions de tonnes par an.
Cette surproduction a fait chuter le prix du ciment ces trois dernières années, passant de 1 400 DA (10,40 €) le quintal à 800 DA (5,94 €) seulement. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande locales a donc mis l’option de l’export sur la table. Ainsi, d’ici fin 2018, le groupe Français Lafarge Holcim devrait exporter un demi million de tonnes de ciment.
De son côté, la cimenterie Cilas vient de lancer une opération de grande envergure visant à exporter 20 000 tonnes de cette matière par la voie ferrée de la commune de Djemoura vers les ports de Djen Djen et Annaba à destination des pays de l’Afrique de l’Ouest. Ce même groupe ambitionne d’exporter 2 millions de tonnes par an à partir de 2020.
Le ciment Algérien à la conquête de l’Afrique de l’Ouest
En 2018, plusieurs cimenteries algériennes ont lancé une vaste campagne pour trouver des débouchés à leur excédent du côté de l’Afrique de l’Ouest, où la construction et les travaux publics sont en forte croissance.
Hedi Rafaî, directeur des partenariats du groupe Lafarge Holcim Algérie, explique : « l’Afrique de l’Ouest importe actuellement quelque 21 millions de tonnes de ciment par an. Il s’agit d’un marché à grande croissance vu sa démographie, l’immigration de la population vers les centres urbains, le manque de calcaire qui est la matière première pour le ciment, et de l’énergie chez les pays de la région ».
L’Algérie a donc une belle carte à jouer. Pour encourager cette dynamique qui s’inscrit finalement dans une volonté plus globale de diversifier les exportations, des contacts ont été établis avec le ministère des Transports et les institutions portuaires pour préparer la logistique nécessaire à l’accueil des grandes cargaisons de ciment destinées à l’export.
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