L’histoire est un éternel recommencement. Cette maxime est toujours d’actualité au Liban. Environ sept mois après les élections législatives, le pays peine toujours à mettre en place un nouveau gouvernement d’union nationale. Dans un contexte marqué par les tractations politiques entre le Hezbollah et Hariri, le chef du gouvernement, le processus est au point mort. Décryptage avec Ecomnews Med.
La formation du fameux gouvernement d’union nationale n’aboutit pas, plus de 6 mois après les dernières élections législatives qui ont vu le camp pro-Hezbollah rafler la majorité des sièges du Parlement. C’est justement cette redistribution des cartes au sein de l’hémicycle qui alimente le blocage.
Ainsi, suite à sa victoire « historique » lors des législatives, le parti chiite muscle son jeu dans le Parlement et entend bien être « dûment » représenté dans le prochain gouvernement. Le Premier ministre libanais a d’ailleurs ouvertement attribué la responsabilité du blocage au parti pro-iranien à l’occasion d’une conférence de presse tenue le 13 novembre à Beyrouth : « Si vous m’aviez demandé il y a un mois qui est responsable du blocage, j’aurais désigné un tout autre parti politique », a-t-il expliqué dans un premier temps. Et de poursuivre : « mais aujourd’hui, c’est le Hezbollah qui bloque. Et c’est lui qui porte la responsabilité des conséquences à venir du blocage pour le pays ».
Aujourd’hui, le Premier ministre semble avoir mis de l’eau dans son vin. En effet, lors d’une séance de questions-réponses organisée en début de semaine à Londres par le centre de réflexion Chatham House avec des étudiants et des hommes d’affaires, Hariri a expliqué que le processus de formation du gouvernement était dans les « 100 derniers mètres ».
Interrogé sur ses relations avec le Hezbollah, Hariri s’est montré conciliant : « Je ne pourrai pas faire changer au Hezbollah sa position sur l’Iran, et le Hezbollah ne peut pas me faire changer d’avis au sujet de l’Arabie Saoudite, et c’est pour cela que nous avons mis de côté nos divergences sur ce plan ».
Michel Aoun aux manœuvres
Les tractations entre le Hezbollah et le chef de gouvernement sont exacerbées par une exigence du parti chiite : intégrer ses alliés sunnites dans l’équipe ministérielle.
C’est dans ce cadre que le chef de l’Etat, Michel Aoun, s’est entretenu mercredi dernier avec les députés sunnites sous la houlette de la Rencontre Consultative pour leur rappeler l’importance de former un cabinet dans les plus brefs délais « au vu de la gravité des dangers qui guettent le pays ».
Une rencontre qui n’a, semble-t-il, pas convaincu les alliés du Hezbollah. « Le Premier ministre désigné campe toujours sur ses positions et refuse de reconnaître les résultats des législatives », a déclaré le député de Baalbeck-Hermel, Walid Succarié.
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