En Israël la coalition gouvernementale a décidé de dissoudre le Parlement et a ainsi donné lieu à l'organisation d’une élection anticipée qui aura lieu le 9 avril 2019. Quels sont les enjeux de ce scrutin arrivant avec sept mois d’avance ?
Une condamnation pour Benyamin Netanyahu ?
Officiellement l’origine de l’organisation de ces élections 7 mois plus tôt que prévu, se trouve dans l’incapacité du Likoud, le parti du Premier ministre, à faire passer sa loi sur la conscription des Juifs ultra-orthodoxes avant la date butoir du 15 janvier prochain.
Accusé de corruption, fraude et abus de confiance, beaucoup voient dans cette décision un moyen pour le Premier ministre de se faire réélire avant une mise en accusation, le procureur général Avichai Mandelblit ayant entamé l’examen des poursuites pénales engagé contre Netanyahu.
Des rapports laissent entendre que le procureur pourrait prendre une décision sur ce dossier avant la mi-avril, mais d’autres l’accusent aussi de faire traîner les choses pour ne pas être accusé de s’impliquer dans le processus politique du pays.
Cela malgré une directive interne du ministère de la justice attirant l’attention sur la poursuite des procédures contre les candidats politiques, même pendant une campagnes électorale tout en conseillant la prudence aux procureurs.
Des conflits au sein de Likud
Après avoir longtemps été le seul concurrent, au sein de Likud, de Netanyahu, l’ancien ministre Gideon Saar a annoncé en 2017 son retour en politique. Cependant il dit ne pas vouloir prendre la place du Premier ministre mais revenir pour renforcer le parti.
Benyamin Netanyahu lui parle de cette décision comme étant la “conspiration du siècle” et accuse Saar de comploter dans le but de le détrôner.
Ses partisans étant allé jusqu’à proposer un projet de loi visant à empêcher le président de choisir Saar pour la constitution d’un futur gouvernement. Mettant ainsi en lumière des conflits au sein de Likud.
Des conflits chez les ultra-orthodoxes
A l’annonce de ces élections, des conflits chez les ultra-orthodoxes pourraient aussi apparaître. En effet le parti YaHadout HaTorah doit encore décider si ses deux factions, Agudath Yisrael et Degel Hatorah vont se présenter ensemble ou séparément.
Ces factions se sont déjà affrontées en octobre lors des élections locales, et il existe des désaccords sur le projet de loi d’enrôlement des ultra-orthodoxes.
De plus la police a demandé à qu’Aryeh Deri, chef du parti Shas et ancien ministre de l’intérieur, soit jugé pour “fraude, abus de confiance, entrave aux procédures judiciaires, blanchiment d’argent et infractions fiscales”.
Accusé d’avoir accepté des pots-de-vin durant son premier mandat au ministère de l’intérieur dans les années 1990, il a déjà passé 22 mois en prison entre 2000 et 2002.
Un bloc centre gauche ?
L’existence d’un parti hypothétique conduit par Benny Gantz, ancien chef d’état-major de l’armée israélienne pourrait être une menace sérieuse pour le Premier ministre Benyamin Netanyahu.
Gantz, qui semble prêt à annoncer son entré en politique, est présenti comme le candidat idéal pour un bloc centre gauche qui mettrait des bâtons dans les roues du Likud
L’ancien Premier ministre Ehud Barak pense, lui aussi, à revenir en politique, il aurait rencontré le président de l’Union Sioniste Avi Gabbay, le chef de l’opposition Livni et l’ancien ministre de la défense Moshe Yaalon
Que cela soit pour échapper à la justice ou pour renforcer son parti Likud, le Premier ministre israélien a décidé de remettre en jeu son mandat le 9 avril prochain, et il est en tête des sondages.
« Nous demandons un mandat clair de la part des électeurs afin de continuer à diriger l’État d’Israël à notre manière », a déclaré Benyamin Netanyahu.
Cependant il pourrait rencontrer de sérieux rivaux notamment dans un hypothétique partie de centre gauche.
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