Emmanuel Macron s’est offert un moment de répit en pleine crise des gilets jaunes avec sa première visite officielle en Egypte, du 27 au 29 janvier. Abdel Fattah Al-Sissi et son homologue français ont procédé à la signature de nombreux accords commerciaux, sans parapher de contrats sur l’armement. Le point avec Ecomnews Med.
Alliés stratégiques dans la lutte contre le terrorisme, la France et l’Egypte partagent de nombreuses préoccupations communes dans une région enflammée par les conflits syriens, israélo-palestinien et yéménite. A peine arrivés le 27 janvier au Caire, le président français et sa délégation, constituée d’une cinquantaine de chefs d’entreprises, se sont rendus au temple d’Abou Simbel, l’un des plus célèbres sites archéologiques du pays des Pharaons.
La journée suivante a été consacrée à la signature d’une trentaine d’accords commerciaux d’une valeur de plusieurs de centaines de millions d’euros dans les domaines du transport, de la santé, de l’agroalimentaire et des énergies renouvelables. La construction de la nouvelle capitale administrative, située en plein désert, a également été évoquée. Emmanuel Macron, qui n’a pas manqué l’occasion pour louer chaleureusement le partenariat stratégique entre Paris et le Caire, a qualifié l’Egypte de « rempart contre l’obscurantisme », avant d’appeler son homologue à œuvrer davantage en faveur des droits de l’Homme.
Pas de contrat d’armement jusqu’à nouvel ordre
L’annonce de la visite du président français en Egypte avait mis sur le qui-vive de nombreuses ONG internationales qui ont élevé leur voix pour dénoncer la signature imminente de contrats d’armements entre Paris et le Caire, épinglant par la même occasion les « dérives autoritaires » de l’Etat.
Rappelons que l’Egypte est le premier client de la France en matière d’armes de guerre depuis 2014. Le 24 janvier dernier, Amnesty international et Human Rights Watch ont interpellé les autorités françaises, interrogeant « l’usage » que fait le gouvernement égyptien des armes françaises livrées lors des cinq dernières années. Des blindés de fabrication Renault Trucks ont ainsi été utilisés “dans certaines des opérations les plus sanglantes de la répression interne” notait un rapport d’Amnesty International en octobre dernier.
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