Le parlement européen a voté à une large majorité le nouvel accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc. Ce partenariat inclut les eaux du Sahara occidental.
La renégociation a porté ses fruits
Le parlement européen a validé le 12 février le nouvel accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc. L’accord de partenariat a été voté à une large majorité (415 voix pour, 189 contre) selon un communiqué du ministère marocain des affaires étrangères.
Il inclut cette fois-ci le Sahara occidental, objet de discorde qui avait engendré le rejet du premier texte.
En février 2018, la Cour de justice de l’Union européenne avait expliqué que l’accord n’était “pas applicable au Sahara occidental et aux eaux adjacentes”, puisqu’ils n’étaient pas explicitement mentionnés dans le texte. Cette fois-ci donc, la référence figure dans l’accord et son protocole d’application.
Par ailleurs, l’une des conditions réclamée par la justice était que l’accord obtienne “l’obtention du consentement de la population” du Sahara occidental et devait aussi “profiter à la population locale”.
Colère du Polisario
Ce vote est la dernière étape de validation au niveau européen avant l’adoption par le Parlement marocain et l’entrée en vigueur de ce texte qui fixe les conditions d’accès pour la flotte européenne.
Concrètement, il prévoit une augmentation de plus 30% de la contrepartie financière pour le Maroc, qui passera d’une moyenne annuelle de 40 millions d’euros à 52,2 millions d’euros.
Désormais, 128 navires européens en provenance de 10 Etats membres de l’UE seront autorisés à pêcher au large du Maroc, soit de deux plus que sous l’accord précédent. Ils pourront capturer jusqu’à 100 000 tonnes par an de petits pélagiques.
“Ce vote positif à une large majorité confirme une nouvelle fois la centralité du Maroc dans la politique étrangère de l’Union européenne et constitue une consécration de la place dont jouit le Royaume dans son environnement régional”, a souligné Mohamed Cheikh Biadillah président du groupe d’amitié Maroc-UE pour le parlement marocain.
De son côté, le Front Polisario, considéré comme le représentant du peuple du Sahara occidental par les Nations unies et partie au processus de paix, a vivement dénoncé cet accord.
Le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, Mohamed Sidati, n’a pas mâché ses mots. Selon lui, de “tels accords constituent des opérations de brigandage et de spoliation des richesses du Sahara occidental occupé”.
Réagissez à cet article