Depuis le conflit militaire de 2006, les relations entre l’Etat hébreux et le pays du Cèdre ne sont jamais sorties de la tension chronique. Un litige foncier autour d’une zone maritime riche en ressources d’hydrocarbures avait éclaté en 2011. Aujourd’hui, c’est le président du parlement libanais qui met en garde Tel Aviv. Le point !
A l’occasion de sa rencontre avec le chef du gouvernement italien en visite au Liban, le président du parlement libanais, Nabih Berri, a exprimé ses inquiétudes face au projet israélien d’exploitation des ressources d’hydrocarbures au large des côtes libanaises du Nord.
Selon le président du parlement, les licences d’exploitation risquent d’empiéter sur le bloc 9 de la zone économique exclusive du pays (ZEE) et d’occasionner des conflits territoriaux entre les deux pays qui entretiennent déjà une relation très tendue. Cette zone d’exploitation fait l’objet, depuis février 2018, d’un contrat d’exploitation et de production d’hydrocarbures offshore avec le consortium des compagnies pétrolières Eni (Italie), Total (France) et Novatek (Russie) pour le compte du Liban.
Bien avant la visite du chef du gouvernement italien, Ali Bazzi, le député du mouvement politique Amal, avait également confié à des journalistes les inquiétudes des députés et du gouvernement au sujet des manœuvres israéliennes en ce sens.
De nouveaux projets d’exploitation en vue des deux côtés
Il faut signaler que dans le texte de la déclaration ministérielle du nouveau gouvernement libanais, il est prévu de lancer le second round d’attribution des licences d’exploitation et de production des ressources en hydrocarbures offshore du pays avant fin 2019. En décembre 2018, la LPA (l’Autorité de l’Energie, sous la tutelle du ministère de l’Energie) avait recommandé l’ouverture de quatre nouveaux blocs d’exploitation à travers des licences d’exploration et de production.
Cette décision d’expansion de la zone d’exploitation risque de créer un conflit majeur avec la partie israélienne qui, de son côté, a annoncé en novembre 2018 son projet de lancer un nouvel appel d’offre pour l’exploration des ressources en hydrocarbures offshore pour 19 nouveaux blocs situés sur ses côtes méditerranéennes. En attendant, Nabih Berri a été clair dans sa déclaration devant les députés : « Il s’agit d’une violation de la souveraineté libanaise visant nos richesses pétrolières et nos eaux territoriales », a-t-il notamment déclaré à nos confrères de L’Orient le Jour.
Réagissez à cet article