À la veille de ses réunions de printemps avec la Banque mondiale, le Fonds Monétaire International a publié un rapport sur les perspectives de croissance économique dans le monde. Pour l’Algérie, le FMI explique que la croissance a difficilement passé le cap des 1,5%, soit un point de moins que ce qui avait été prévu. Ecomnews a décortiqué le rapport.
En dépit de l’évolution remarquable, enregistrée par certains leviers économiques comme l’agriculture (+6,9%), la construction (+4,6%) et les services non-gouvernementaux (+3,8%), le ralentissement de la production d’hydrocarbures (-4,2%) a freiné la croissance de l’Algerie en 2018. Le rapport du FMI fait également état pour l’année passée, d’un taux d’inflation avoisinant les 4,3%, un déficit budgétaire de 9,1% et d’un taux de chômage de 11,7%. L’année en cours ne s’annonce guère sous de meilleurs auspices, puisque la Banque mondiale prévoit :
- Un taux d’inflation de 5,6% ;
- Un déficit de 12,5% ;
- Un taux de chômage qui progresse à 12,7%.
Pour aider Alger à remonter la pente, les deux plus grands organismes financiers internationaux ont tracé une feuille de route avec un ensemble de réformes destinées à rééquilibrer le budget de l’Etat et à améliorer le climat des affaires. S’exprimant à ce sujet, Jihad Azour, le directeur du département Moyen-Orient, Afrique et Asie Centrale au FMI, a déclaré à nos confrères de Jeune Afrique que le prochain gouvernement algérien aura « un agenda important de réformes » à réaliser en vue de diversifier son économie en dehors des hydrocarbures, et « créer des opportunités d’embauche » pour les jeunes.
L’Algérie fait face à des défis économiques décisifs
L’Algérie est confrontée à la tâche titanesque de transformer son économie afin de répondre aux exigences pressantes d’une population jeune et croissante. Malgré une démographie favorable, l’économie du pays reste presque entièrement dépendante de ses ressources en hydrocarbures, qui représentent 95 % des exportations de marchandises.
Pour fournir suffisamment d’emplois aux millions de jeunes qui s’apprêtent à investir le marché du travail, le pays doit croître de plus de 6% par an au cours des prochaines années. Mais la croissance du PIB n’était que de 1,5 % en 2018 et devrait rester inférieure à 2 % dans un avenir proche.
Dans ce contexte, les experts du FMI et de la Banque mondiale suggèrent aux autorités algériennes de miser sur l’économie numérique et de réorganiser les entreprises d’État pour une meilleure compétitivité.
Réagissez à cet article