Dans le bras de fer qui l’opposait à Chevron pour l’acquisition d’Anadarko, Occidental Petroleum n’a laissé aucune chance à son adversaire. Une bataille entre deux géants pétroliers américains qui aura finalement souri à un outsider : Total. En effet, le groupe français en a profité pour acquérir les actifs africains d’Anadarko et renforcer ses positions sur le continent. Décryptage !
51 milliards d’euros. C’est la dernière offre faite par Occidental Petroleum pour acquérir Anadarko, la compagnie américaine d’exploitation de gisements. Chevron n’a pas souhaité surenchérir, faisant le choix de ne pas diluer ses rendements ou réduire la valeur perçue par ses actionnaires dans le seul but de conclure l’accord, a déclaré dans un communiqué officiel Michael Wirth, PDG de la compagnie.
Cependant, pour arriver à ses fins, Occidental Petroleum a mis en vente ses actifs africains, rachetés aussitôt par le groupe Total pour 7,8 milliards d’euros. Cette acquisition devrait être la plus importante du mastodonte français après le rachat d’Elf, en 1999.
Les actifs en question sont situés en Algérie, mais aussi dans des pays subsahariens comme le Ghana, le Mozambique et l’Afrique du Sud. Total assure que cette acquisition représente environ « 1,2 milliard de barils de réserves prouvées et probables, dont 70 % de gaz, ainsi que 2 milliards de barils de ressources long terme de gaz naturel au Mozambique ». Ce rachat devrait permettre d’augmenter la production du groupe de plus de 3 % selon les analystes de la banque HSBC.
La victoire d’Occidental Petroleum qui va profiter à l’Algérie
Notons que la transaction ne se fera qu’en 2020 compte tenu de la complexité et des incertitudes du processus. In fine, cela devrait permettre au groupe pétrolier français de se renforcer en Algérie. Un accord de 8,8 milliards de dollars signé entre Total et Occident Petroleum devrait faciliter le processus.
A la faveur d’un partenariat signé avec la Sonatrach, Anadarko exploite le gisement El Merk à Illizi qui fait partie des plus grandes découvertes de brut réalisées en Algérie ces dernières années. Ses réserves sont estimées à 1,2 milliard de barils de pétrole et de condensat. Par ailleurs, Total qui est le deuxième plus grand exploiteur de gaz naturel liquéfié (GNL) au monde derrière Shell, profitera de ce rachat pour se renforcer dans le domaine en veillant à diversifier son portefeuille.
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