Aussi courant que la livre libanaise, dans les commerces comme pour les transactions internationales, le billet vert devient de plus en plus précieux.
Il y 20 ans, le Liban a opté pour un taux de change fixe de 1507 livres libanaises pour un dollar. Si son usage est courant dans les commerces et les transactions, le billet vert se fait rare dans les distributeurs et les banques refusent de changer des sommes importantes.
Les bureaux de change, qui ne sont pas tenus d’appliquer le taux fixe, vendent parfois le dollar à 1600, ce qui représente une contrainte pour l’économie. En effet, au Liban, dans de nombreux secteurs d’activités, les entreprises doivent utiliser la monnaie américaine pour importer des matières premières ou des produits.
« Nous avons constaté que depuis juin que la demande de billets verts a augmenté. La demande en hausse est due à une augmentation des importations de certains produits, mais nous ne savons pas si toutes ces importations sont pour la consommation locale ou non », explique Riad Salamé, le gouverneur de la banque centrale du Liban, avant d’ajouter que, « localement », cette augmentation a pu être provoquée par « les stations essence, les boulangeries, les pharmacies, en raison de la dollarisation ».
Des acteur locaux se tournent vers l’extérieur et dénoncent l’impact de la contrebande vers la Syrie voisine sur l’économie libanaise. Ces derniers s’appuient notamment sur un rapport de la banque libanaise Blominvest, publié au mois d’août, qui indique que les importations en pétrole ont plus que doublé au premier semestre 2019, en identifiant parmi les causes probables, la contrebande en Syrie. En effet, l’hiver dernier, les sanctions occidentales visant le régime de Damas et son allié iranien ont provoqué de graves de pénuries de carburant.
Réagissez à cet article