Liban : Beyrouth bloquée par les voitures des manifestants au 12ème jour du soulèvement
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Camille Dubruelh
lundi 28 octobre 2019 Dernière mise à jour le Lundi 28 Octobre 2019 à 16:14

Pour le 12e jour de soulèvement populaire au Liban, les manifestants ont sorti leurs véhicules afin de bloquer la capitale lundi 28 octobre. Et les tentatives d’apaisement de la classe dirigeante restent pour l’instant vaines. Le point avec Ecomnews Med.

Les manifestations se poursuivent au Liban, malgré les tentatives d’apaisement des autorités. Lundi matin, les contestataires ont encore renforcé les barrages qui bloquent l’entrée de Beyrouth, en y installant des dizaines de voitures au milieu des voies en plus des barricades.

Objectif : paralyser des pans entiers de la capitale pour faire entendre le message aux dirigeants. Ainsi, plusieurs points de l’autoroute qui longe la côte entre Beyrouth et Tripoli, la grande ville du nord, étaient totalement fermés par les véhicules installés en travers de la route. La chaussée a été transformée en parking géant et certains manifestants ont même passé la nuit sur place. Selon le journal libanais L’Orient Le Jour, des échauffourées avec les forces de l’ordre qui tentaient de rouvrir certains axes ont fait trois blessés dans le sud de la capitale.

La mobilisation a pris une nouvelle ampleur ce lundi, alors que les principaux dirigeants politiques réclamaient une levée des barrages pour permettre la reprise de l’activité. C’était sans compter les nombreux appels à renforcer l’action qui ont circulé sur les réseaux sociaux dimanche…

« Tous sans exception »

Lundi, le ministre de la Défense, Elias Bou Saab, a appelé à « régler la question du blocage des routes rapidement, sans confrontation entre l’armée et les contestataires ». En effet, l’armée, restée neutre jusqu’à présent, a fait savoir qu’elle refusait le recours à la force contre les manifestants. De son côté, interrogé sur la chaîne américaine CNN, Riad Salameh, gouverneur de la banque centrale du Liban, a averti d’un effondrement économique imminent. « C’est une question de jours », s’est-il alarmé.

Paralysant le pays, les manifestants réclament, depuis le 17 octobre, le départ de l’ensemble de la classe politique, jugée totalement inapte et corrompue, et ce dans un contexte de crise économique aigüe. La colère avait explosé après l’annonce d’une nouvelle taxe sur les appels via la messagerie WhatsApp, dont la rapide annulation n’a pas empêché la révolte de gagner l’ensemble du pays.

Pour tenter d’apaiser la situation, les ministres et députés membres du Courant patriotique libre ont annoncé lundi avoir officiellement levé le secret bancaire sur leurs comptes lors d’une conférence de presse baptisée « Tous sans exception ? Nous sommes les premiers à lever le secret bancaire ». Mais cette mesure est loin de convaincre les manifestants qui réclament toujours le départ de la classe dirigeante et de « Tous, sans exeption ».

 

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