Dans sa revue de la conjoncture économique d’octobre 2019, l’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives alerte sur l’évolution et les caractéristiques de la dette publique du pays.
Dans sa revue de la conjoncture économique d’octobre 2019, L’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ) a rédigé un focus sur la dette publique tunisienne. Le think tank montre que la dette publique totale est principalement une dette externe, donc contractée auprès de non-résidents (60,742 Mds TND fin mars 2019, sur un total de 83 Mds TND, soit 73%).
Cette dette externe a fortement progressé depuis 2014 (+145% sur la période – dette externe limitée à 24,781 Mds TND en 2014) en partie à cause de la longue période de dépréciation du dinar tunisien.
Ainsi, l’effet-change est évalué à 21,8 Mds TND sur la période de 2014 à fin mars 2019, contre 14,1 Mds TND pour l’effet volume. In fine, la dette externe atteignait 56,2% du revenu national brut (RNB) fin mars 2019, contre seulement 30,7% du RNB en 2014.
A titre comparatif, la dette intérieure n’a augmenté que de 37% de 2014 à fin mars 2019. L’ITCEQ attire l’attention sur le fait que la nouvelle dette externe contractée sert de plus en plus à rembourser la dette existante : le service de la dette extérieure représentait en 2018 64% de la nouvelle dette extérieure, contre 37% en 2015. La dette en devises est majoritairement libellée en euro (48% fin mars 2019) et c’est de plus en plus le cas (43% en 2014).
Il s’agit ensuite du dollar US (part relativement stable : 28% fin mars 2019, contre 27% en 2014) puis du yen (en baisse : 11% fin mars 2019, contre 17% en 2014).
La Tunisie est endettée auprès des bailleurs multilatéraux :
– 48% fin mars 2019, une part stable par rapport à 2014 à 47%. Il s’agit à fin mars 2019 de la BERD à hauteur de 17%, de la BAD pour 14%, du FMI à hauteur de 9,5% ou encore de la BEI pour 3%,
– via les marchés financiers, une part en hausse de 29% en 2014 à 36% fin mars 2019,
– sur le plan bilatéral une part en baisse de 22% en 2014 à 16% fin mars 2019, en lien avec la réduction des apports de la France et du Japon.
Compte tenu de ces évolutions et du fait que les échéances des emprunts réalisés par les marchés financiers sont plus courtes en moyenne que celles des dettes bilatérales et multilatérales, les remboursements à court terme sont relativement élevés : 7,014 Mds TND en 2019 ; 6,135 Mds TND en 2020 et 7,629 Mds TND en 2021.
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