Alors que la minorité chrétienne s’apprête à célébrer les Fêtes, quel bilan peut-on faire de l’année 2019 au Liban ? Entre la démission en catastrophe de Saad Hariri et de son gouvernement, les manifestations populaires sans précédent ou encore la situation économique en chute libre, Ecomnews Med vous propose de passer en revue les événements qui ont marqué le Pays du Cèdre pendant l’exercice 2019.
L’année 2019 aura été, encore une fois particulièrement éprouvante pour le Liban. Secoué par plusieurs événements multiformes et multisectoriels, le pays a sans doute connu l’une des années les plus compliquées de son histoire.
Sur le plan politique, la démission de Saad Hariri et de son gouvernement à la suite de la contestation populaire inédite a forcément marqué les esprits. Sur le plan économique, l’endettement public a atteint le triste record de 83,7 milliards de dollars, accentuant un peu plus une crise structurelle qui n’a jamais quitté le pays. Les guichets automatiques des agences bancaires sont à sec, et la Banque mondiale a tiré la sonnette d’alarme, estimant impératif que le Liban engage des réformes économiques au risque de sombrer dans le chaos.
Saad Hariri cède après 13 jours de soulèvement populaire
Face aux tensions suscitées par la crise économique et le soulèvement populaire, le Premier ministre Saad Hariri n’a eu d’autre choix que de présenter la démission de son gouvernement au président Michel Aoun, le 29 octobre 2019.
Tout a commencé avec l’annonce d’une nouvelle taxe sur les applications de messagerie telles que WhatsApp, le 17 octobre 2019. Des voix se sont élevées contre cette décision, dans un pays qui communique massivement avec sa diaspora. Un mouvement contestataire a vu le jour dans la foulée dans la capitale Beyrouth, puis a pris de l’ampleur pour se répandre aux quatre coins du pays.
Les contestataires auront manifesté environ deux semaines pour réclamer et obtenir le départ du gouvernement Hariri.
Une année de crise économique aux multiples facettes
Pour beaucoup, la crise économique devenue structurelle depuis deux décennies est la cause de tous les maux du Liban moderne. Le pays ne quitte plus le podium des nations les plus endettées au monde depuis 2017 (étude Business Insider.fr) et la dette publique est de plus en plus pesante, avec un ratio prévisionnel dette/PIB qui devrait atteindre les 154,6 % d’ici la fin de l’année selon la Banque Mondiale. La croissance économique stagne à 2,2 %, alors que 20 % de la population est au chômage. Le FMI indique que la situation pourrait évoluer « si le programme d’investissement en infrastructures et les réformes structurelles promises lors de la conférence du CEDRE sont respectés ».
Toujours selon la Banque mondiale, la crise financière du Liban « menace 50 % de la population et risque de l’envoyer sous le seuil de pauvreté ».
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