Tunisie : Quelles sont les 3 grandes priorités économiques que doit lancer le nouveau gouvernement selon la BERD ? 
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Denys Bédarride
vendredi 7 février 2020 Dernière mise à jour le Vendredi 7 Février 2020 à 17:09

Antoine Sallé de Chou, Chef de bureau de la BERD en Tunisie, a appelé à en finir avec les situations de rente, à restructurer les entreprises publiques et à réformer progressivement le système de contrôle de capitaux. Il souligne aussi la difficulté de mise en œuvre des investissements, notamment dans le secteur public, où seulement 10% des 350 M EUR de financements souverains signés ont été déboursés.

 
 

Dans une interview accordée au portail boursier ilBoursa et publiée sur le site le 29 janvier 2020, Antoine Sallé de Chou, Chef de bureau de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) en Tunisie, a mis en avant des chiffres clefs de l’activité de la BERD en Tunisie : près de 1 Md EUR d’investissement et plus de 1 000 PME soutenues via les activités d’assistance technique de la BERD avec l’Union européenne (UE) depuis 2012 ; 12 projets financés à hauteur de 180 M EUR en 2019, dont 72% dédiés aux projets environnementaux. 

Il souligne cependant la difficulté de mise en œuvre des investissements, notamment dans le secteur public, où seulement 10% des 350 M EUR de financements souverains signés ont été déboursés.

Pour Antoine Sallé de Chou, trois grandes priorités se distinguent pour le nouveau gouvernement : en finir avec les situations de rentes et de monopoles qui alimentent le sous-investissement dans les secteurs public et privé ; restructurer les entreprises publiques ; résoudre rapidement la crise portuaire et logistique, et réformer progressivement le système de contrôle de capitaux (notamment les procédures engendrant des restrictions à l’accès au financement en devises – mais sans pour autant libéraliser complètement le compte de capital), afin de permettre au pays de s’ancrer aux chaînes de valeurs mondiales.

Il alerte notamment sur la chute du taux d’investissement (de 25,6% en 2010 à 20,3% en 2019 selon les chiffres du FMI), que la BERD attribue à trois facteurs en particulier : la domination des entreprises publiques dans un grand nombre de secteurs, alors qu’elles n’ont plus la capacité financière d’investir ; des groupes privés qui sont trop confortables dans des secteurs protégés par des barrières réglementaires et donc n’ont pas d’incitation pour investir et innoverde contrôle de la concurrence qui n’ont pas les moyens matériels et institutionnels pour mettre en œuvre leur mandat. 

Il salue la décision de la Banque Centrale de Tunisie qui s’est engagée dans son Plan Stratégique sur la voie de la libéralisation progressive du compte de capital. 

Source : Service Économique Régional Tunisie-Libye // Economic Service Tunisia-Libya
Ambassade de France en Tunisie // French Embassy in Tunisia

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