Libye : Le Chef de la Mission d’Appui des Nations Unies en Libye (MANUL), Ghassan Salamé , a annoncé sa démission le 2 mars 2020
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Denys Bédarride
lundi 9 mars 2020 Dernière mise à jour le Lundi 9 Mars 2020 à 09:19

Ghassan Salamé, 6ème envoyé spécial des Nations unies en Libye depuis 2011 et Chef de la Mission d’Appui des Nations Unies en Libye (MANUL), a annoncé sa démission le 2 mars 2020 sur son compte Twitter, indiquant que sa « santé ne [lui] permettait plus ce niveau de stress ».

Ghassan Salamé avait œuvré pour une résolution politique de la crise libyenne, soutenant que la solution en Libye ne pouvait pas être militaire. Il avait notamment proposé en juin 2019 un plan de paix en trois étapes, fondé sur un cessez-le-feu lors de l’Aïd ; une réunion internationale des pays impliqués dans le conflit, afin notamment de faire pression pour qu’ils respectent l’embargo sur les armes ; une réunion des acteurs influents libyens, sans ingérence extérieure, dans le but de parvenir à un consensus national sur la voie à suivre, qui se décline en trois axes : militaire et sécuritaire, économique et financier et politique.

L’axe militaire et sécuritaire concerne notamment l’établissement d’un cessez-le-feu durable, l’embargo sur les armes, le processus DDR (Désarmement, Démobilisation et Réintégration), et le terrorisme. Dans ce cadre, un comité militaire 5+5 partagé à parts égales entre le gouvernement internationalement reconnu de Tripoli et l’Armée Nationale Libyenne (5 membres chacun), a été mis en place (réunion à Genève le 3 février 2020).

L’axe économique et financier vise à identifier les défis économiques de la Libye comme la crise bancaire et le blocus pétrolier, et à préparer la reconstruction et le développement du pays. Il a mené à la création d’une Commission économique d’experts libyens (réunion à Tunis le 6 janvier 2020).

Enfin, l’axe politique concerne diverses négociations, comme le projet de constitution libyenne de 2017, les lois et dates électorales, voire la tenue d’élections unifiées au niveau national (réunion le 26 février 2020 à Genève). La démission de M. Salamé intervient dans un contexte difficile où la MANUL rencontrait de grandes difficultés à faire avancer le plan d’action.

Sur le volet militaire, le conflit perdure de facto et des pays étrangers semblent continuer d’entretenir le conflit libyen. Sur le volet économique, si les discussions avanceraient positivement selon la MANUL, le blocus pétrolier continue d’handicaper l’économie libyenne.

Enfin sur le volet politique, les discussions ont été entravées par le refus de participation des deux Chambres libyennes au dialogue politique de Genève du 26 février 2020. In fine, les pourparlers ont tout de même eu lieu, mais en l’absence de près de la moitié des invités initialement prévus.

Source : Service Économique Régional Tunisie-Libye // Economic Service Tunisia-Libya Ambassade de France en Tunisie // French Embassy in Tunisia

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