Sans remettre en cause les effets ravageurs du coronavirus sur l'économie, les analystes de Moody's ont établi une cartographie des impacts de cette pandémie sur différents secteurs de l'économie dans le monde. Les industries du jeu, de l'hébergement, des transports de masse et des marchandises ainsi que de la restauration grand public seront fortement touchées.
« Ces secteurs dépendent généralement du commerce et de la libre circulation des personnes, qui sont tous deux limités à des degrés divers à travers le monde. Les constructeurs automobiles sont également très exposés en raison de leur dépendance aux chaînes d’approvisionnement internationales dont beaucoup sont perturbées, ainsi que de leur exposition directe à la Chine », ont expliqué les experts de l’agence de notation dans leur analyse sur la question.
Même s’ils dépendent eux aussi dans une certaine mesure des chaînes d’approvisionnement internationales, la distribution alimentaire et le business des emballages devraient généralement bénéficier d’une demande stable. « Les secteurs des télécommunications et des services technologiques devraient également faire preuve de résilience, surtout dans la mesure où ils réduisent le niveau de contact physique et que les gens passent plus de temps à la maison et à collaborer à distance », explique la note d’analyse.
Pour le moment, ces prédictions de résistance des télécommunications au choc du coronavirus ne semblent pas encore évidentes dans la communauté des investisseurs, notamment en Afrique. Au Maroc, Itissalat al Maghrib (Maroc telecom), le leader du marché financier de Casablanca a perdu 17,8% début mars 2020. Son équivalent au Kenya, Safaricom, affiche une perte de 10% sur la même période même s’il est remonté ces deux derniers jours. Airtel Africa a lui aussi reculé, tout comme le groupe MTN qui domine en Afrique en termes de nombre d’abonnés.
Plus globalement, le risque le plus important du coronavirus sur l’Afrique à côté de l’impact sur les marchés boursiers est celui de la perte de croissance au niveau de l’économie mondiale. La croissance est annoncée à seulement 0,5% en Europe contre 1,7% attendu au début de l’année. La même tendance devrait être constatée en Chine, or ces deux entités sont les premiers partenaires de l’Afrique.
Le secteur public africain risque donc de faire face à un nouveau choc exogène, alors que les mesures pour faire face aux précédents défis ne sont pas encore complètement mises en œuvre.
Source Agence Ecofin mars 2020
Réagissez à cet article