Liban : La culture légale du cannabis en phase de vote final au Parlement
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Janos Fernandez
vendredi 20 mars 2020 Dernière mise à jour le Vendredi 20 Mars 2020 à 16:06

Le Parlement libanais s’apprête à voter une loi légalisant la culture du cannabis à fins médicales et industrielles afin de stimuler une économie nationale pratiquement inexistante et de freiner la production illégale.

 

Le projet de loi approuvé par les commissions parlementaires ne concerne que le cannabis dont le taux de THC ( composé psychoactif ) est inférieur à 1%.

Il faut savoir que le pays cultive la plante depuis plus d’un siècle et que les circuits illégaux rendent le haschich largement disponible nationalement et à l’export.

De même, depuis quelques années la production de cannabis médical et la recherche se sont développés dans plusieurs dizaines de pays tant ses effets ont été démontrés dans le traitement des nausées mais aussi des glaucomes ou comme analgésique dans les stades stades terminaux du cancer ou du SIDA.

Par cette loi serait mise en place une commission qui délivrerait des licences pour l’importation, la récolte, la fabrication de marchandises dérivées. Seraient concernés les sociétés pharmaceutiques, les agriculteurs libanais mais aussi les entreprises étrangères possédant une licence équivalente dans leur pays d’origine.

Mais la mise en place de cette loi ne couvre pas les aspects de la dépénalisation ou un relâchement des lois sur la consommation récréative ou le trafic.

Ainsi 3 à 4000 personnes sont arrêtées pour des délits liés au haschich et seraient de fait exclues du périmètre de la licence d’exploitation.

Cela comprend notamment les agriculteurs de la vallée de la Bekaa, qui cultivent la plante depuis plusieurs générations. Un projet d’amnistie les concernant est attendu mais reste pour l’instant flou.

Néanmoins le gouvernement souhaite aller de l’avant et attirer sur le marché les groupes internationaux. La crainte des citoyens est cependant que ce nouveau marché ne créée une nouvelle élite à même d’exploiter cette nouvelle manne alors que les agriculteurs et producteurs des zones pauvres ne bénéficieraient pas de leur travail et de leur savoir-faire.

De plus comme précisé la loi ne contient aucun volet sur la dépénalisation ou un assouplissement des lois sur la consommation de haschich.

Pour finir, certains commencent à se demander si ce marché ne constituera pas une opportunité d’augmentation de la corruption généraliséeEn effet, la commission de supervision sera financée par les licences délivrées alors qu’elle a pour mission de réglementer ces licences et de mettre en place une supervision des monopoles…

Bref, si cette loi peut fournir une nouvelle ressource à un pays exsangue, il peut s’agir d’une bonne nouvelle. Mais il est certain que les règles devront évoluer afin de prendre en compte les usages de la société et qu’il ne sera pas tenable d’ignorer le volet récréatif en développant une économie basée sur un narcotique légal.

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