L’Institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACE) a publié le 1er avril 2020 une enquête relative à l’évaluation que les entreprises tunisiennes font de l’impact de la crise du covid-19 sur leur activité.
L’IACE, think tank basé à Tunis, a publié le 1er avril 2020 une enquête mettant en exergue les difficultés économiques et organisationnelles que rencontrent les entreprises tunisiennes durant la crise du Covid-19.
Les résultats de l’enquête indiquent que 96% des chefs d’entreprises prévoient une diminution de leur chiffre d’affaires, notamment dans les secteurs des services aux particuliers et du commerce (respectivement -70% et -62% en moyenne selon leurs estimations).
Dans l’ensemble des secteurs, les entreprises prévoient une baisse de la demande qui leur est adressée (notamment -52% dans les services aux entreprises, -44% dans l’industrie, -40% dans les services aux particuliers et -30% dans le bâtiment). 44% des commandes d’exportations ont été annulées.
La majorité des chefs d’entreprise anticipent également une baisse des approvisionnements auprès des fournisseurs. La baisse atteindrait selon eux -48% dans les services aux entreprises et 27% dans l’industrie en moyenne. La perturbation des chaînes d’approvisionnement, qui affecte 80% des entreprises, aura un impact en particulier dans le secteur de l’industrie et du commerce.
Les autres conséquences négatives décrites par les chefs d’entreprises sont principalement les tensions sur la trésorerie, le chômage partiel (plus de 60% d’entre-eux évoquant une forte probabilité d’y recourir), le risque de fermeture et le report des investissements.
Dans ce contexte, la politique salariale varie selon la taille de l’entreprise : si 93% des grandes entreprises et 87% des moyennes entreprises ont prévu de maintenir les salaires inchangés, ce ne serait le cas que de 44% des petites entreprises. La baisse des salaires serait particulièrement élevée dans les petites entreprises : 31% d’entre-elles ne verseraient que la moitié du salaire et 25% octroieraient moins de la moitié du salaire.
In fine, une écrasante majorité du tissu entrepreneurial craint un impact négatif sur les 12 mois à venir (les petites entreprises à 93%, les moyennes à 83% et les grandes à 86%).
En conséquence, plus de 88% des dirigeants d’entreprise déclarent compter faire appel aux dispositifs de soutien au secteur privé. Les mesures d’accompagnement dont ils souhaiteraient bénéficier sont, par ordre de priorité : la flexibilité des autorités fiscales et financières, l’étalement de dettes bancaires et la réduction des cotisations patronales et sociales.
Source : Service Économique Régional Tunisie-Libye // Economic Service Tunisia-Libya
Ambassade de France en Tunisie // French Embassy in Tunisia
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