Avis d’expert : Quelle mobilisation de l’Europe face aux pays du Moyen-Orient au lendemain de la crise sanitaire ?
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Rédaction Ecomnews Med
lundi 4 mai 2020 Dernière mise à jour le Lundi 4 Mai 2020 à 06:58

À l’heure où la pandémie de Covid-19 est révélatrice des conditions sanitaires de certains pays du pourtour méditerranéen, Pierre Razoux, Directeur de recherche à l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (IRSEM), livre son analyse sur la situation du Proche et du Moyen Orient face à cette crise et les enjeux pour l'Europe.

 

Les conséquences du Covid-19 sur le Proche et le Moyen-Orient

Si le Covid-19 pose inévitablement des problèmes sanitaires, Pierre Razoux met en évidence les défis sécuritaires. Face au retrait d’une partie des forces militaires américaines et européennes, les pays du Proche et du Moyen-Orient assistent à une montée de tension interne.

Il explique que ce retrait des forces armées est une aubaine pour les trafiquants mais surtout pour les mouvances djihadistes. Les groupements terroristes profitent de cette pause tactique pour se regrouper et déterminer de nouvelles stratégies.

Au Liban, la situation est inédite. Alors que le pays peine à faire face au Covid-19, la contestation ne faiblit pas pour autant. Les Libanais sont toujours appelés à manifester. Mais crise sanitaire oblige, les manifestants sont contraints de protester depuis leurs voitures. Ancré dans une grave crise depuis plusieurs mois, le Liban peine à remonter la pente.

Téhéran a, à plusieurs reprises, exprimé sa disposition à aider le gouvernement de Michel Aoun. Le Covid-19 «accentue la crise libanaise, isole littéralement le Liban en le mettant quasiment dans les mains de l’Iran» constate Pierre Razoux. Le Directeur de recherche à l’IRSEM souligne que l’Europe devra tenir compte de cette situation lorsqu’elle devra reconsidérer sa position vis-à-vis du Liban à l’issue de cette crise.

Les pays du Maghreb ne sont pas non plus épargnés. L’Algérie et l’Egypte sont largement fragilisés par le Covid-19. Cette crise sanitaire pourrait mener l’Algérie et l’Egypte à faire face à des troubles. Pire encore, à une remise en question des pouvoirs en place.

Pierre Razoux poursuit : d’après lui, c’est un scénario auquel la France doit sérieusement réfléchir et qui pourrait, à terme, modifier également sa position vis-à-vis de ces deux pays.

L’Europe en position de faiblesse ?

Si la pandémie de Covid-19 suscite des craintes, elle apporte également son lot de bonnes nouvelles. L’Europe tente, du mieux possible, de tirer profit de cette crise. À défaut d’effectuer des échanges avec l’Asie, l’Europe développe des liens avec les pays du Maghreb. Depuis le début de la pandémie mondiale, on assiste à un renforcement des liens sur le plan commercial.

Pierre Razoux est formel : cette crise «donne à l’Europe l’occasion de renforcer les partenariats industriels et économiques avec les pays du Maghreb plutôt qu’avec l’Asie».

L’Europe se retrouve tout de même en position de faiblesse dans cette crise sanitaire. Particulièrement sur le plan sécuritaire. Habituellement, l’Europe est mobilisée sur tous les fronts face à la menace terroriste. Crise oblige, les efforts sont amoindris.

Pierre Razoux s’alarme. Selon lui, c’est une situation à laquelle l’Europe doit rapidement remédier. «L’Europe doit surtout compter sur elle même et réinvestir la méditerranée» explique le Directeur de recherche à l’IRSEM.

Au lendemain d’une pandémie mondiale qui est celle du Covid-19, les pays de la méditerranée semblent être des enjeux cruciaux pour l’Europe sur plusieurs points. Sur le plan économique, les accords commerciaux vont permettre à l’Europe une remontée de l’économie.

Mais également sur le plan sécuritaire puisqu’il est impératif que les groupements terroristes ne gagnent pas plus de terrain. C’est pourquoi il faut rapidement que les forces armées se réorganisent sur place et maintiennent leur présence dans la zone.

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