Montée du terrorisme, accords de Berlin, embargo sur les armes : la Libye au centre des tensions de la Méditerranée
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Rédaction Ecomnews Med
vendredi 10 juillet 2020 Dernière mise à jour le Vendredi 10 Juillet 2020 à 15:08

Auditionné par le Sénat en France ce 8 juillet, Jean-Yves Le Drian dresse un bilan complexe de la situation en Méditerranée. Si la crise sanitaire n’a pas aidé, le ministre des Affaires Étrangères de la France a confirmé ses préoccupations quant à la situation en Libye.

 

Face à la montée des tensions en Libye, quelles solutions françaises en Méditerranée ?

Jean-Yves Le Drian pose le ton et rappelle que la pandémie de Covid-19, bien qu’elle diminue en France, s’accélère dans le reste du monde.

Le ministre des Affaires Étrangères précise que le bilan global dépasse désormais les 11 millions et demi de cas. Si le Covid-19 a creusé certaines crises, Jean Yves Le Drian, pointe du doigt que ce dernier n’est pas l’unique responsable.

La montée des tensions entre la France et la Turquie est au coeur de l’échange au Sénat. D’emblée, Jean-Yves Le Drian se veut clair : « J’entends beaucoup de choses sur le fait que la France aurait choisi le camp du maréchal Haftar ».

Le ministre des Affaires Étrangères précise que depuis la nomination du maréchal Haftar à l’été 2014 au Parlement de Tobrouk, la situation n’est plus la même. Aujourd’hui, la situation en Libye est proche d’une guerre civile. Jean-Yves Le Drian estime de nouveau être « face à une syriannisation réelle de la Libye et pas uniquement en termes symbolique mais en termes pratique et physique ».

Il affirme que cette situation réduit largement les marges de manoeuvre françaises et européennes, mais plus encore, menace la sécurité et la souveraineté.

« Il n’y aura pas de victoire militaire en Libye »

Pour palier à la crise libyenne, Jean-Yves Le Drian rappelle à de nombreuses reprises l’importance de faire respecter les accords de Berlin.

Il se satisfait d’une prise de conscience de l’Union Européenne (particulièrement de l’alliance de l’Allemagne et de l’Italie aux côtés de la France) sur la question libyenne. L’alliance exhorte la communauté internationale à un accord afin de stabiliser le front Syrte/Al-Joufra pour travailler sur des éléments de cessez le feu et parvenir à la trêve.

« Nous attendons des clarifications avec la Turquie »

Visé par une frégate turque le 10 juin dernier, Jean-Yves Le Drian souligne le retrait français de la mission de l’Otan et attend des clarifications de la part de la Turquie. L’Union Européenne attend le respect de l’embargo sur les armes, condition sine qua non pour mettre fin à toutes les ingérences à travers l’opération Irini. Pour le ministre des Affaires Étrangères, «c’est une question de crédibilité vis-à-vis des accords de Berlin».

Liban : entre inconscience politique et crise sociale

Au cours de son propos, Jean-Yves Le Drian est revenu sur la situation au Liban. En dépit d’un discours positif de Hassane Diab, notamment sur la banque centrale libanaise et sur la gestion des déchets, Jean-Yves Le Drian ne peut que déplorer la situation libanaise. Il regrette largement que les discussions avec le FMI soient rompues et souligne que les actuelles manifestations sous fond de contexte social, tendent à aller vers la confrontation confessionnelle.

« Il y a des risques de dérives extrêmement préoccupants »

Il a renouvelé l’importance du soutien de l’hexagone aux 50 écoles chrétiennes homologuées au Liban, qui sont actuellement menacées par la crise. Jean-Yves Le Drian a rappelé que 61 000 enfants sont sous l’autorité de l’enseignement français au Liban et représentent 15% d’établissements français dans le monde.

Terrorisme, nucléaire: pallier à la crise sécuritaire en Iran et en Irak

L’Irak doit faire face à la crise sanitaire avec une explosion de cas de coronavirus, mais également à une crise sécuritaire. Le ministre des Affaires Étrangères rappelle que la lutte contre Daesh est une priorité et que la France est désireuse d’accompagner les autorités irakiennes pour répondres aux crises auxquelles le pays doit faire face.

« Toutes les mesures prises par l’Iran depuis un an nous rapproche d’une situation de crise de prolifération »

Jean-Yves Le Drian se dit inquiet du risque de prolifération nucléaire en Iran. À travers un front uni avec l’Allemagne, il souhaite préserver l’Accord de Vienne. Le ministre des Affaires Étrangères précise que cet accord est l’unique sécurité face à l’arme nucléaire, d’autant plus, que le gouvernement de Moustafa Al-Kazimi a remporté les dernières élections. Désormais, le Parlement iranien est aux mains d’une majorité conservatrice et radicale.

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