Moyen-Orient/Afrique du Nord : Ce qu'il ne fallait pas manquer de l'actualité économique de cette semaine 20
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Denys Bédarride
mercredi 4 novembre 2020 Dernière mise à jour le Mercredi 4 Novembre 2020 à 10:21

Découvrez le condensé de l’actualité économique de la région MENA cette semaine, réalisé avec l’appui de l’ambassade de France au Liban et avec le concours des services économiques dans la région (Amman, Bagdad, Erbil, Jérusalem, Le Caire, Téhéran et Tel-Aviv).

L’actualité économique en Egypte

 Selon Reuters, la prévision du taux de croissance pour 2020/2021 passe de 3,1% à 3,3%. Elle se situe en-deçà de celle adoptée par le Ministère des Finances (5%), mais au-delà de celles du Ministère de la Planification (2%), la Banque Mondiale (2,3%) et le FMI (2,8%). 

L’inflation passerait de 5,8% au cours de 2020/2021 à 7% en 2021/2022 puis 2022/2023, le cours de la livre égyptienne se dépréciera de 1% vis-à-vis du dollar US d’ici la fin 2020 (à 15,80 LE), de plus de 5% d’ici la fin 2021 (à 16,5 LE) et de près de 9% d’ici fin 2022. 

Après avoir enregistré sa première baisse trimestrielle depuis cinq ans au premier trimestre 2020, la dette externe est passée 111,3 Mds$ en mars 2020 à 123,5 Mds$ en juin 2020, soit une augmentation de 11%. 

Calculée en glissement annuel, le stock de dette externe de l’Egypte enregistre une augmentation de 13,6% en valeur absolue, mais voit son ratio/PIB ramené de 36% en juin 2019 à 34,1% du PIB en juin 2020.

Le déficit commercial de l’Egypte a diminué de 20,5% en g.a. au mois d’août 2020, pour s’établir à 3,02 Mds$. Sur cette période, les exportations ont diminué de 9,4% pour s’établir à 1,91 Md$ tandis que les importations ont baissé de 16,6% pour atteindre 4,93 Mds$.

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L’actualité économique en Israël

Calculé en données brutes, le montant des exportations de services a été ramené de 35,8 Mds$ au cours des huit premiers mois de 2019 à 33,4 Mds$ au cours des huit premiers mois de 2020, soit une baisse de 6,9%.

Calculée en données corrigées des variations saisonnières, la croissance de l’indice mesurant la production manufacturière a diminué de 0,3% entre les huit premiers mois de l’année 2019 et les huit premiers mois de l’année 2020.

Les dépenses d’Israël en matière de R&D civile se sont chiffrées à 69,4 Mds NIS (20 Mds$) en 2019, soit 4,9% du PIB (contre 4,8% du PIB en 2018).

L’indice mesurant les dépenses par carte de crédit au mois de septembre a diminué de 7,1% par rapport au mois d’août mais a augmenté de 1% par rapport à septembre 2019. Au cours des 9 premiers mois de 2020, l’indice a augmenté de 3% par rapport à la même période en 2019.

Moody’s a maintenu la note souveraine d’Israël (A1). Elle est assortie d’une perspective « stable ».

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L’actualité économique en Jordanie

La Jordanie et le FMI ont conclu au niveau technique la première revue du programme adopté en mars. Le Fonds a révisé ses prévisions de croissance pour 2020 à -3% contre -5% dans ses précédentes prévisions publiées en octobre, et anticipe un rebond de 2,5% pour 2021. 

Le déficit de la balance commerciale a été ramené de 7,4 Mds$ au cours des huit premiers mois de 2019 à 5,7 Mds $ au cours de la même période de 2020, soit une baisse de 22,7%. Le montant total des exportations est passé de 5,4 Mds $ à 5,1 Mds, reculant d’environ 5%.

La compagnie aérienne nationale Royal Jordanian a enregistré une perte de 151,2 M $ au cours des neuf premiers mois de 2020. Le nombre de passagers a chuté de 74% à cause de l’interruption prolongée des vols commerciaux internationaux. 

L’Ambassadeur saoudien à Amman a annoncé le lancement d’un projet ferroviaire entre Aqaba et Amman. Sans plus précision sur le montant à ce stade, il s’agirait du projet d’investissement le plus important entre l’Arabie-Saoudite et la Jordanie.

Aide internationale : Selon le Ministère du Plan et de la Coopération internationale, la Jordanie aurait reçu 3,21 Mds$ de dons des pays du Conseil de coopération des États arabes du Golfe depuis 2012. 

Un récent rapport du Jordan Strategy Forum sur la mise en place du télétravail en Jordanie révèle que 79,5% des employés jordaniens n’ont pas accès au télétravail, impactant sévèrement le marché du travail pendant les périodes de confinement.

Selon le Jordan Strategy Forum, la proportion élevée de ceux qui ne peuvent pas télétravailler devrait aider le gouvernement à identifier les secteurs d’activité et les groupes de travailleurs les plus vulnérables, qui auraient un besoin urgent de soutien financier. 

L’actualité économique au Liban

La Banque Mondiale estime que la contraction du PIB apourrait atteindre 19,2% en 2020 (contre -25% pour le FMI) et 13,2% en 2021. Le solde de la balance courante passerait d’un déficit de -4,4% en 2020 à un surplus de 4,4% en 2021. 

La Banque Mondiale estime que le déficit budgétaire resterait stable (-14,5% en 2020 et -14,8% en 2021). Par ailleurs, la dette publique passerait de 178,2% en 2020 à 196% en 2021. 

D’après la Banque du Liban, le montant brut des transferts d’expatriés de l’étranger vers le Liban a été ramené de 1,9 Md$ au cours du premier trimestre 2019 à 1,57 Md$ au cours du premier trimestre 2020, soit une baisse de 17,6% sur un an. 

D’après la Banque du Liban, le montant des transferts d’expatriés au Liban vers l’étranger a été ramené de 1,2 Md$ à 847 M$ au 1er trimestre 2020 soit une baisse de 29%. Le solde net des flux d’expatriés s’est établi à +726,6 M$ à la fin mars 2020 soit +1,2% sur un an. 

D’après les douanes, le déficit de la balance commerciale s’est établi à 4,66 Mds$ au cours des huit premiers mois de 2020, soit une baisse de 59% sur un an. Les importations ont été divisées par deux, passant de 13,84 Mds$ à 6,92 Mds$. 

D’après les douanes, les importations ont été divisées par 2 passant de 13,84 Mds$ à 6,92 Mds$. Cette baisse importante s’explique par l’importante récession économique actuelle (-25% du PIB attendue par le FMI sur 2020) et la dépréciation importante de la livre libanaise

D’après les Autorités portuaires, le montant des recettes dégagées par le Port de Beyrouth a été ramené de 152,8 M$ au cours des neuf premiers mois de 2019 à 84,8 M$ au cours des neuf premiers mois de 2020, soit une baisse voisine de 45% sur un an. 

D’après les Autorités portuaires, le nombre de conteneurs a baissé de 43,9% (330 717) sur les 9 mois de 2020. Malgré la double explosion du 4 août sur le port de Beyrouth, le trafic maritime a pu reprendre normalement le 27 août limitant l’impact sur le commerce du port.

D’après l’ordre des ingénieurs de Beirut et de Tripoli, le nombre des permis de construire a été ramené de 8 925 au cours des neuf premiers mois de 2019 à 8 368 au cours des neuf premiers mois de 2020 (-6,2%). Quant à la surface qu’ils couvrent, elle a diminué de 34%.

Le nombre des transactions immobilières est passé de 36 952 au cours des neuf premiers mois de 2019 à 55 108 au cours des neuf premiers mois de 2020, soit +49% sur un an. Quant à leur montant, il est passé de 4,7 Mds$ à 10,1 Mds$ sur cette période, soit une hausse de 113%

L’actualité économique en Syrie

L’inflation a atteint 34,5% en décembre 2019. L’indice des prix à la consommation a ainsi enregistré une forte accélération sur 2019 après une stabilisation à +3,8% en 2018, surtout sur la 2ème moitié de l’année, en lien avec la dépréciation de la livre syrienne (-38%).

La forte progression de l’inflation reflète une croissance forte des prix alimentaires (+39%) mais également l’actualisation des prix de plusieurs catégories, qui n’était plus intervenue depuis trois mois (santé, transport, éducation, communication).

Plusieurs estimations des pertes économiques provoquées par le conflit en Syrie ont été publiées. Ce rapport estime ces pertes à 442 Mds$ à la fin de l’année 2018, incluant 118 Mds$ de dégâts physiques. 

Plusieurs estimations des pertes économiques provoquées par le conflit en Syrie ont été publiées. Le Centre syrien pour la recherche politique estime des pertes atteignant 530 Mds$ à la fin 2019. Le PIB syrien est estimé à 20 Mds$ fin 2019, un tiers de son niveau de 2010.

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L’actualité économique en Iran

Le montant total des crédits versés aux secteurs économiques (agriculture, mines, industrie, commerce, construction et services) par les banques et institutions de crédit serait passé de 3 145 800 Mds IRR (25,5 Mds$) à 6 967 212 Mds IRR (33,5 Mds$) soit une hausse de 121,5%

La Banque centrale a organisé, sur le marché interbancaire et avec le concours de sa société de courtage, une 22ème séance d’émission de titres souverains (murabaha) par voie d’adjudication ouverte, à laquelle aucune banque n’a participé.

D’après la Banque centrale, la masse monétaire serait passée de 21 264 400 Mds IRR à la fin du premier semestre 2019/2020 à 28 553 333 Mds à la fin du premier semestre 2020/2021 soit une hausse de 34,3%. La masse monétaire s’était établie à 24 721 500 Mds à la fin 2019/2020

A la suite de l’annonce des sanctions américaines contre le secteur bancaire, la parité IRR / USD a atteint un nouveau plus haut sur le marché libre, à 1 $ = 318 500 IRR le 15 octobre, soit une hausse de 182,6%. 

Un montant total de 6,214 Mds$ a été alloué à l’approvisionnement des biens de première nécessité au cours des sept premiers mois de 2020/2021, dont 1,6 Md$ à l’importation de maïs, et 1,6 Md $ à l’importation de médicaments et d’équipement médicaux. 

D’après l’Administration générale des Douanes de la République populaire de Chine, la valeur des échanges de biens avec l’Iran est passée de 18,1 Mds $ au cours des neuf premier mois de 2019 à 11,1 Mds$ au cours des neuf premier mois de 2020 soit -38,7% sur un an. 

La Compagnie nationale pour la distribution des produits pétroliers a organisé deux nouvelles sessions de vente d’essence via la Bourse de l’Energie. 18 000 tonnes « onshore » auraient été proposées à un prix moyen unitaire de 255 $. Aucun client ne se serait manifesté.

Le prix moyen de l’immobilier résidentiel à Téhéran aurait augmenté dans des proportions de 110,1% à 267,2 M IRR/m2 entre le mois d’octobre 2019 et le mois d’octobre 2020. Le nombre de transactions aurait augmenté dans des proportions voisines de 154,5% à 8 700 unités.

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