Force principale du pays, la réussite technologique d’Israël doit beaucoup à l’armée. Le pays compterait le plus grand nombre de jeunes pousses par habitant au monde.
Elément essentiel, le dynamisme de la technologie israélienne ne dépend pas d’une matière grise importée. C’est pendant le service militaire obligatoire que se forment les élites de la high tech israélienne. Les jeunes conscrits sont affectés en fonction de leurs résultats à des tests dans des unités spécialisées.
A la fin de leur service, la plupart entament des études supérieures.
40% des étudiants et 13% des étudiantes de premier cycle étudient dans une filière de haute technologie.
La Défense avec 6 à 8% du PIB, constitue ainsi un creuset de l’excellence technique de la Tech et lui assure aussi des débouchés conséquents. Elle draine tout l’écosystème d’innovation du pays et c’est sans doute le premier employeur et exportateur du pays dans le secteur secondaire (industrie).
Malgré de bons résultats macroéconomiques, des inégalités structurelles persistent.
Israël affiche une croissance soutenue soit +6,3% en 2022 en grande partie due à la tech. Ce secteur emploie 10,4% de la main d’oeuvre pour 15,3% du PIB et 54% des exportations. Toutefois ces succès accentuent d’importantes inégalités ethniques, sociales, géographiques et même de genre où la féminisation ne dépasse pas 13%.
La proportion des employés arabes dans la tech varie de 1,8 à 3,6%, pour 20% de la population.
La tech étant concentrée à Tel Aviv, des barrières géographiques et culturelles entravent de fait l’insertion des arabes.
Conséquence d’un choix de vie, les ultra-orthodoxes soit 13% de la population et 3% employés dans ce secteur, sont très peu intégrés dans l’écosystème , tirant vers le haut le taux d’emploi du pays qui stagne à 65%. Le coût de la vie à Tel-Aviv accentue encore les disparités.
Selon l’OCDE, la tech verse des salaires 2,5 fois supérieurs à ceux de la moyenne nationale. Autre facteur d’inégalité, les citoyens israéliens profitent peu des fruits de l’innovation comme la vaste majorité des entreprises « non technologiques « .
La tech israélienne vend au monde entier mais peu dans son pays qui n’est pas pour socio-économiques et le taux de pauvreté du pays frôle les 20% et ne baisse pas.
Les carences en matière d’investissements publics sont considérables. Malgré le dynamisme des entreprises de la technologie climatique, Israël progresse lentement dans la lutte pour la protection de l’environnement.
La pollution plastique ne se résorbe pas. Le système de recyclage des déchets est archaïque, le premier incinérateur vient juste d’être mis en service.
L’efficacité légendaire de l’irrigation et de l’utilisation de l’eau cache une production d’énérgie peu décarbonnée. Le charbon assure 25% de la production électrique.
La transition écologique israélienne patine, l’objectif de 30% d’énergie d’origine renouvelable à horizon 2030 semble inatteignable, peut-être parce que le gaz naturel assure une autonomie énergétique durable.
Israël accuse par ailleurs un retard en matière d’infrastructures de réseaux. La nécessité d’investir 2% du PIB israélien dans les transports, chaque année, jusqu’en 2040 est reconnue par les économistes.
Entre 2012 et 2022, l’effort d’investissement était de 1 point de PIB et quo est planifié ne représente que 1,4 point de PIB pour les 10 prochaines années.
Ce progrès n’empêche pas Israël d’être déjà le pays le plus embouteillé de l’OCDE. Il faudrait ainsi faire passer la part du transport public de 10-20% actuellement à 40%. Toutefois, les nécessités d’une coordination et l’ampleur des investissements, plus de 250 Mds € sur 18 ans, font planer un doute sur la capacité à gérer de si grands projets.
Source : Ambassade de France en Israël
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