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#Economie #Inflation #Ramadan #Social #TUNISIE
Denys Bédarride
vendredi 31 mars 2023 Dernière mise à jour le Vendredi 31 Mars 2023 à 16:42

En ce début du mois saint, les halles du marché central de la capitale,Tunis, ne désemplissent pas. Fruits, légumes, poissons, viandes, entre autres produits, garnissent les étals. L’odeur du pain fraichement sorti du four, console la sensation de faim provoquée par le jeûne, évoque le partage et les moments conviviaux en famille ou entre amis.

Le marché regorge de Tunisiennes et Tunisiens venus s’approvisionner en légumes, fruits ou fromages et autres produits pour agrémenter leurs tables ramadanesques.

Malgré l’abondance des produits, leurs prix relativement chers viennent grever le budget des ménages. Désabusés, des consommateurs présents sur le marché central de Tunis se sont exprimés au micro de l’agence Anadolu : tous s’accordent à dire que les prix sont inabordables.

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L’envolée des prix : un fardeau de plus pour le citoyen lamda

« J’ai sillonné le marché… mais malheureusement je n’ai acheté que des variantes de légumes et de crudités … Les prix ici sont très élevés, et le citoyen lamda est incapable de subvenir à tous ses besoins et d’acheter ce dont il a besoin pendant le mois de jeûne », a déclaré au correspondant d’Anadolu, Mohamed Chaabane, un citoyen tunisien venu faire ses courses au marché central.

Et Chaabane d’ajouter : « Nous endurons la situation économique difficile que traverse la Tunisie. Acheter des produits de première nécessité est devenue un fardeau pour les citoyens, malgré l’abondance des denrées sur le marché central. Tout est disponible mais c’est l’argent qui manque ».

Il en va de même pour un autre citoyen, qui considère que « les prix des légumes et des fruits sont élevés par rapport aux salaires des Tunisiens… c’est une crise mondiale à laquelle nous devons faire face. Il faudrait rationaliser notre consommation et contrôler nos achats ».

« La table du ramadan coûte pour une famille tunisienne restreinte pas moins de 60 dinars (19,18 dollars) par jour, soit l’équivalent de 1 800 dinars (575 dollars) par mois, ce qui dépasse de loin le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) fixé à 600 dinars (192 dollars) », a-t-il fait observer.

Il ajoute que « Le prix du poisson est compris entre 50 et 60 dinars (entre 16 et 19 dollars) le kilogramme, tandis que le prix du poulpe moyen atteint 40 dinars (environ 12,7 dollars).

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Vente et approvisionnement

De son côté, Maher, un commerçant de fruits au marché central, a confié à Anadolu qu’il lui arrivait parfois de rentrer chez lui sans ramener son couffin rempli de fruits en raison de son coût élevé.

Maher explique l’envolée des prix par le processus de vente et d’approvisionnement. Selon lui, les commerçants achètent leurs marchandises auprès des fournisseurs et sur le marché de gros, à des prix exorbitants et avec une légère marge bénéficiaire, « ce qui explique le mécontentement du consommateur vis à vis des prix de certaines marchandises ».

« Le prix des dattes de qualité moyenne atteint aujourd’hui 15 dinars (4,7 dollars) le kilogramme, tandis qu’un kilo d’oranges coûte 5 dinars (1,6 dollars), alors qu’un kilo de fraises coûte 7 dinars (2,2 dollars) ».

Pour sa part, la citoyenne Najoua Zarrouk, demande à ce que le pouvoir d’achat des Tunisiens soit pris en considération, « surtout pendant le ramadan, considéré comme le mois de la miséricorde et de la bénédiction ».

Le ramadan survient cette année dans un contexte particulier pour la Tunisie qui est engluée dans une crise économique et financière de plus en plus critique.

Au cours du mois écoulé, le taux d’inflation a grimpé à 10,4%, en raison de la flambée des prix des denrées alimentaires, des boissons et des produits de première nécessité.

Ce taux devrait atteindre 11% en 2023, selon les estimations de la Banque centrale de Tunisie, communiquées par son gouverneur, Marouane Abassi.

La Tunisie est en proie à la pire crise économique depuis son indépendance en 1956, laquelle crise, a été aggravée par les répercussions de la pandémie de Covid-19 et les incidences de la guerre en Ukraine, dont le coût élevé des importations d’énergie et de certains matériaux de base.

Source : Agence Anadolu 

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