Au Maroc, les banques qui connaissent des problèmes de liquidités et de solvabilité pourront bénéficier de liquidités d’urgence, garanties par l’Etat et octroyées par la Banque centrale. Cette mesure exceptionnelle a récemment été adoptée par décret.
Au Maroc, le conseil du gouvernement a adopté le 6 avril dernier, un décret qui autorise la Banque centrale à accorder à sa discrétion, des liquidités d’urgence à des banques ayant des problèmes de liquidités et présentant des doutes quant à leur solvabilité. Selon cette loi, les facilités accordées par Bank Al-Maghrib (BAM) sont conditionnées par une garantie accordée à titre exceptionnel par l’Etat, pour couvrir la Banque centrale.
De manière simple, pour obtenir une liquidité d’urgence auprès de la Banque centrale, et couverte par l’Etat, l’établissement bancaire doit avoir des problèmes de liquidités (la banque ne dispose pas de cash immédiatement et n’est pas capable de faire face à des dépenses immédiates) et de solvabilité (la banque n’est pas en mesure de faire face à des engagements sur le long terme).
Ensuite, cette banque doit avoir épuisé toutes les voies possibles de refinancement. Elle se tournera alors vers la Banque centrale qui devra apprécier, à travers des critères qualitatifs et qualitatifs, si elle est éligible à ce financement d’urgence.
Bank Al-Maghrib pourra dès lors formuler une demande motivée pour l’obtention de la garantie étatique avant l’octroi des liquidités. Cette garantie a une durée maximale de trois mois, renouvelable.
Pour des analystes financiers marocains, l’adoption de ce décret est une démarche anticipative et proactive de l’Etat et de la Banque centrale, après les déboires de grandes banques au niveau international (Silicon valley bank aux Etats unis et Crédit Suisse au sein de l’Etat helvète).
L’économiste Omar Bakkou fait remarquer qu’il n’existe pas encore au Maroc, des signes avant-coureurs d’une panique conduisant aux retraits de dépôts massifs et susceptibles de constituer une menace pour les liquidités des banques et à des interventions particulières, au-delà de celles prévues par la politique monétaire.
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