Dans son rapport annuel 2023, le ministère égyptien de la Coopération internationale, qui coordonne et assure la tutelle de l’ensemble des agences nationales qui bénéficient de financements étrangers, fait état de montants en forte augmentation ces dernières années : 13,7 milliards USD d’aide au développement en Égypte en 2022 contre 10,3 et 9,9 milliards USD en 2021 et 2020.
Ces fonds sont principalement destinés à des contreparties publiques (81 %) et émanent la plupart du temps de bailleurs de fonds multilatéraux (80 %). En réponse aux principaux défis rencontrés actuellement par l’Égypte, l’aide vient principalement en appui au développement des transports, au renforcement du secteur privé, en soutien au budget de l’État et à la sécurité alimentaire.
En amont de l’accueil de la COP27, l’Égypte a eu pour ambition d’attirer des financements climats, notamment à travers le lancement de la plateforme Nexus of Water, Food & Energy(NWFE), pour sécuriser 15 Mds USD de fonds fléchés vers le secteur énergétique, l’eau et la sécurité alimentaire (respectivement la BERD, la Banque africaine de développement et le Fonds international de développement agricole en chef de file). Par ailleurs, plusieurs bailleurs (BEI, Banque Mondiale) se sont mobilisés fin 2022 pour soutenir l’Égypte, premier importateur de blé au monde, alors aux prises avec une forte hausse des cours des céréales.
En raison du poids démographique du pays (104 millions d’habitants), d’un niveau de revenu intermédiaire (PIB/hab de 3 700 USD en 2021) et de son importance géostratégique, l’Égypte est un pays d’intervention majeur pour l’ensemble des bailleurs multilatéraux.
Si leur engagement s’est fortement accru depuis la dernière stabilisation du cadre macroéconomique (facilité élargie de crédit 2016-2019), il reste globalement stable sur le temps long. Les bailleurs multilatéraux ont déjà déboursé 62 Mds USD pour l’Égypte et y sont actuellement engagés à hauteur de 21 Mds USD. S’ils ont longtemps priorisé le financement d’infrastructures et l’octroi de lignes de crédit, leurs stratégies évoluent. Ils font du renforcement de la compétitivité de l’économie égyptienne et du secteur privé ainsi que du financement d’infrastructures durables et de mesures sociales leurs axes d’action prioritaires pour favoriser la résilience du pays aux chocs macroéconomiques et climatiques.
La France est devenue le 1er partenaire bilatéral de l’Égypte suite à la signature en juin 2021 d’un accord intergouvernemental portant sur le financement d’un portefeuille de projets dans les transports, l’assainissement, l’énergie et l’agroalimentaire.
Après la France (619 M USD), le Japon, la Corée du Sud et l’Allemagne sont les principaux pourvoyeurs de fonds bilatéraux de l’Égypte en 2022 avec respectivement 439, 260 et 222 M USD engagés. Tandis que les Pays-Bas et l’Italie sont très actifs dans l’agriculture, le Japon (financement de la L4 du métro du Caire) et la France sont particulièrement engagés dans les transports.
L’Allemagne et la Corée du Sud se distinguent par leur soutien à la formation et à l’éducation supérieure, tandis que le Japon est impliqué dans le domaine culturel (financement du Grand Musée égyptien). L’AFD et la KfW, avec respectivement 3,1 Mds EUR (depuis 2016) et 1,7 Md EUR (depuis 2017) alloués à l’Égypte, sont les principaux partenaires bilatéraux de l’Égypte offrant des financements non-liés. D’autres pays (Russie, Chine, France, Japon) s’appuient sur des financements liés plus ou moins concessionnels pour appuyer leurs offres commerciales.
Source Ambassade de France en Egypte
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