Ankara semble s’intéresser à l’exploitation de l’uranium au Niger où les autorités militaires ont retiré, ces derniers mois, deux permis d’exploitation de ce minerai à des compagnies occidentales.
La Turquie et le Niger ont signé un protocole d’accord sur la coopération dans le secteur minier, qui devrait permettre à des compagnies turques d’entamer des travaux d’exploration dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, a annoncé le ministre turc de l’Energie et des Ressources naturelles, Alparslan Bayraktar, ce mardi 22 octobre.
« A l’issue de notre rencontre à Istanbul, nous avons signé avec le Colonel Abarchi Ousmane, ministre des Mines de la République du Niger, un protocole d’accord sur la coopération dans le domaine de l’exploitation minière », a écrit M. Bayraktar sur son compte X. « Je pense qu’avec cette signature notre coopération en cours dans le secteur minier sera portée à de nouvelles dimensions », a-t-il ajouté. Le ministre turc a également indiqué que le nouvel accord « vise à aider les entreprises turques à entreprendre des travaux d’exploration au Niger », sans préciser la nature des projets potentiels visés.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, avait déjà effectué, le 17 juillet 2024, une visite à Niamey à la tête d’une importante délégation officielle composée notamment des ministres de la Défense et de l’Energie et du chef des renseignements, où il a tenu une « réunion de travail » avec des officiels nigériens menés par le Premier ministre, Ali Lamine Zeine. Selon des sources médiatiques, cette visite a notamment porté sur la possibilité pour la Turquie de s’approvisionner en uranium auprès du Niger. Ankara souhaiterait, d’après ces mêmes sources, exploiter les réserves d’uranium du Niger pour alimenter son industrie nucléaire naissante.
Le pays du Moyen-Orient exploite déjà une centrale nucléaire sur les bords de la mer Méditerranée, et le gouvernement prévoit d’en construire deux autres. Les ambitions turques au Niger s’inscrivent dans un contexte où les autorités militaires en place à Niamey depuis le coup d’Etat de juillet 2023, cherchent de nouveaux alliés après s’être éloignées des puissances occidentales. Le gouvernement nigérien a en effet retiré le 20 juin, le permis d’exploitation minière d’un gisement d’uranium au groupe français Orano, avant de faire la même chose avec la compagnie canadienne GoviEx, deux semaines plus tard. Pour rappel, le Niger possède environ 5% des réserves mondiales d’uranium et est le septième producteur mondial du combustible nucléaire.
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