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#Allemagne #Economie #Energie #Gaz #EGYPTE
Agence Ecofin
jeudi 20 mars 2025 Dernière mise à jour le Jeudi 20 Mars 2025 à 18:36

L’Égypte, autrefois autosuffisante en gaz naturel, fait face à une chute significative de sa production nationale, la contraignant à explorer des solutions d’urgence pour sécuriser son approvisionnement énergétique.

Le Caire envisage de louer une unité allemande de liquéfaction de gaz naturel, pour augmenter sa production domestique du combustible. C’est ce qu’a indiqué un communiqué du ministère égyptien du Pétrole publié mardi 11 mars.

Cette décision s’inscrit dans un contexte où l’Égypte tente de pallier la baisse de production de son plus grand gisement gazier offshore, Zohr. Opéré par l’italien Eni, ce champ qui fournissait environ 2,7 milliards de pieds cubes par jour en 2022 a vu sa production chuter à environ 1,9 milliard de pieds cubes par jour début 2024.

Lors de la conférence CERAWeek sur l’énergie à Houston, le ministre égyptien du Pétrole, Karim Badawi, a évoqué avec Philipp Steinberg, directeur général allemand de la stabilisation économique et de la sécurité énergétique, le projet de location d’une unité flottante actuellement stationnée dans le terminal allemand de Mukran, en mer Baltique.

Les deux responsables ont également discuté de la possibilité pour l’Allemagne d’acheter du gaz chypriote via les infrastructures égyptiennes de liquéfaction, dans une logique de coopération énergétique renforcée.

Une délégation égyptienne se rendra en Allemagne au cours du mois, pour finaliser les termes du contrat entre les deux parties. La location d’une unité flottante de liquéfaction illustre les ajustements forcés auxquels le pays est contraint pour maintenir sa sécurité énergétique face à l’incertitude croissante de sa production domestique.

L’évolution actuelle du marché énergétique égyptien marque une rupture brutale avec la dynamique observée depuis 2018, année où l’exploitation de Zohr avait permis au pays d’atteindre l’autosuffisance gazière et même d’exporter une partie de sa production. Désormais, face à la baisse de ses ressources, l’Égypte a dû relancer l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) pour répondre à ses besoins domestiques. En septembre dernier, la société publique du pétrole (EGPC) a ainsi lancé un appel d’offres pour l’achat de 20 cargaisons de GNL entre octobre et décembre 2024, un premier retour à l’importation depuis six ans.

Si les importations apparaissent comme une solution immédiate, Le Caire cherche également à revitaliser sa production nationale. Un plan d’exploration ambitieux, doté de 1,8 milliard de dollars et couvrant 35 blocs gaziers, a été lancé en 2023. Cette initiative commence à porter ses fruits avec la découverte du gisement Nefertari-1 par ExxonMobil en janvier dernier. Toutefois, la transition de l’Égypte d’un statut d’exportateur net à celui d’importateur met en évidence la vulnérabilité de son modèle énergétique, largement basé sur le gaz (52 % de la production énergétique selon l’Agence internationale de l’énergie).

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