La Tunisie connaît des difficultés économiques ces dernières années, notamment en raison de l’accès limité aux financements externes. Toutefois, la hausse de 11,2% des transferts de fonds de la diaspora a contribué à atténuer l’impact de la hausse de 7,5% du déficit commercial des marchandises.
Les transferts de fonds des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) ont représenté 30% des réserves de change de la Tunisie à fin 2024, soit 6,5% du produit intérieur brut (PIB). Cette déclaration a été faite par Fethi Zouhair Nouri, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, le mardi 6 mai 2025, lors d’un atelier international consacré à « la contribution des diasporas à l’investissement et au développement durable ».
Selon lui, cette ressource contribue de manière significative à la stabilité macroéconomique et à la couverture des obligations extérieures du pays. Elle a permis de payer une partie de la dette. La diaspora « constitue l’un des acteurs économiques les plus déterminants […] et demeure l’une des principales sources de devises du pays », a souligné M. Nouri, Et d’ajouter : « c’est un précieux capital humain et financier au soutien du développement de la Tunisie ».
Les TRE participent directement aux recettes fiscales de l’Etat à hauteur de 2% et renforcent le tissu économique local par leurs investissements. Plus de la moitié ont déjà investi près de 2 milliards de dinars (669,48 millions de dollars).
En Tunisie, la diaspora joue un rôle crucial dans l’économie. Durant les huit premiers mois de 2024, les transferts ont atteint 5,32 milliards de dinars, enregistrant ainsi une hausse de 3% par rapport à la même période en 2023. Le gouvernement cherche à mieux mobiliser et orienter cette ressource, en encourageant la diaspora à investir dans des projets économiques. Il souhaite également réorienter les politiques migratoires vers une approche stratégique, afin de canaliser les transferts non seulement vers la consommation, mais aussi vers l’investissement.
Rappelons que le pays fait face à des difficultés d’accès aux financements externes, à la sécheresse et à une demande intérieure peu dynamique. A cela s’ajoute une dette publique élevée de 81,2% du PIB en 2024, selon la Banque mondiale.
Toutefois, des évolutions positives ont été enregistrées en 2024. Selon la banque, les recettes touristiques ont augmenté de 8,3% et les transferts de fonds des TRE ont progressé de 11,2%, atténuant ainsi l’impact de la hausse de 7,5% du déficit commercial des marchandises.
Il faut noter que les transferts mensuels moyens d’un TRE s’élevaient à 120 dollars en 2024, soit en dessous de la moyenne mondiale estimée à 200 dollars.
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